Brexit: ce qui est acté et ce qui reste encore à négocier

- - Daniel Leal-Olivas - AFP
Un accord historique a été conclu ce vendredi à Bruxelles entre la Commission européenne et le Royaume-Uni sur les termes du divorce. Depuis juin, les négociations portaient sur trois dossiers prioritaires: les droits des citoyens européens, la facture de sortie et la question irlandaise. L'UE a estimé ce vendredi que des "progrès suffisants" ont été atteints dans ces trois domaines.
Cet accord, qui sera validé par un sommet européen le 15 décembre, ouvre la porte à la deuxième phase de négociations. Les deux parties discuteront cette fois de la future relation commerciale entre l'UE et le Royaume-Uni après le Brexit, dont la date a été fixée par Theresa May au 29 mars 2019. Le point sur ce que l'on sait, et ce qu'il reste à négocier.
> Qu'est-ce qui est déjà décidé?
La circulation des Européens - Désormais, les citoyens européens devront commencer à s'enregistrer à leur arrivée au Royaume-Uni. Ensuite, le retrait du marché unique mettra totalement fin à la libre circulation des personnes venant de l'UE. En revanche, a assuré Theresa May, les trois millions d'Européens qui vivent déjà en Grande-Bretagne pourront "continuer leur vie comme avant". Côté affaires, pendant la période de tractations de deux ans qui s'ouvre, le Royaume-Uni continuera de commercer librement avec le bloc européen, comme le réclamaient les milieux d'affaires.
La frontière avec l'Irlande - L'UE comme le Royaume-Uni veulent protéger l'accord du Vendredi saint, conclu en avril 1998, qui avait mis fin à 30 ans d'affrontements sanglants entre nationalistes et unionistes nord-irlandais. Ils ont donc annoncé qu'il n'y aurait pas de frontière physique "dure" entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord. Concrètement, l'Irlande du Nord, exactement comme le reste du Royaume-Uni après le Brexit, quittera bien l'Union européenne, l'union douanière et le marché unique. Mais entre le Nord et le Sud, il ne devrait y avoir ni contrôles d'identité, ni contrôles douaniers sévères et systématiques.
> Que reste-t-il à négocier?
Un accord à faire ratifier par les Parlements - Le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, veut voir un accord ficelé en octobre 2018, pour donner le temps au Parlement européen, et aux Parlements nationaux concernés, de ratifier le texte. Il reste donc à s'accorder sur des dossiers très sensibles: les questions de gros sous.
La facture du Brexit - Les deux camps se sont accordés sur une "méthodologie" ce vendredi, pas sur un chiffre. La somme est estimée entre 45 et 55 milliards d'euros selon des sources européennes, entre 40 et 45 selon Downing Street. À Florence, Theresa May avait assuré que le Royaume-Uni honorerait les engagements pris jusqu'à la fin du cycle budgétaire européen en cours, en 2020.
Une nouvelle relation commerciale - L'UE travaillera sur un accord commercial avec le Royaume-Uni sur le modèle de celui conclu avec le Canada, a déclaré ce vendredi le négociateur en chef de l'Union sur le Brexit, Michel Barnier. Étant données les exigences britanniques -ne pas rester dans le marché unique et l'Union douanière- il reste un modèle possible, "un accord de libre-échange sur le modèle du Canada", a expliqué Michel Barnier. Ce sont nos amis britanniques qui indiquent ces lignes rouges. Donc ce sera sur ce modèle-là que nous travaillerons".