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"C'est un carnage total": la patronne de la CFDT vent debout contre le gouvernement qui veut encore durcir l'assurance chômage

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La responsable du syndicat CFDT Marylise Léon a échangé, ce lundi 21 juillet, avec la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet sur les négociations sociales souhaitées par le gouvernement dans le cadre de l'effort budgétaire.

La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a affirmé lundi 21 juillet que la nouvelle réforme de l'assurance chômage voulue par le gouvernement serait "un carnage total pour les demandeurs d'emploi" avec un volume d'économies "qui n'a jamais été fait".

C'est "une réforme qui rapporterait de 2 à 2,5 milliards d'euros" initialement. Et "on serait entre 3 et 4 milliards en année pleine, lorsque les dispositifs seraient entrés en vigueur. Donc, c'est un carnage total pour les demandeurs d'emploi", a déclaré Marylise Léon à l'issue d'un échange avec la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, sur les négociations sociales souhaitées par le gouvernement dans le cadre de l'effort budgétaire.

L'échange, qui portait sur les négociations sociales souhaitées par le gouvernement dans le cadre de l'effort budgétaire, a été présenté par Mme Léon comme une "explication franche et directe".

Outre l'assurance chômage, le gouvernement entend proposer aux syndicats de négocier avec le patronat des dispositions qui concernent le droit du travail, comme la possible monétisation de la cinquième semaine de congés payés ou la suppression de deux jours fériés.

Mais pour la patronne de la CFDT, sur ces questions qui concernent le droit du travail, "il ne peut pas y avoir de négociation si ce n'est pas pour du progrès social".

"Extrêment injuste"

La semaine dernière, le Premier ministre François Bayrou a annoncé qu'il allait proposer aux partenaires sociaux d'ouvrir des négociations sur l'assurance chômage et sur le droit du travail afin notamment de "faciliter les recrutements" et augmenter les offres d'emploi.

Ce sont bien les paramètres d'affiliation (le nombre de mois travaillés pour accéder à une allocation) et d'indemnisation que le gouvernement souhaite à nouveau modifier.

Actuellement, il faut travailler huit mois sur les 20 derniers mois pour bénéficier de l'assurance chômage. La durée d'indemnisation varie de 6 à 15 mois sauf pour les salariés de plus de 55 ans (jusqu'à 22 mois) et ceux de plus de 57 ans (jusqu'à 27 mois).

"La question de la flexibilité, ce n'est pas le sujet de 2025", assure Marylise Léon, en soulignant que "le monde du travail a refusé de travailler deux ans de plus avec les retraites" et qu'"il refuse aussi de travailler deux jours de plus avec la suppression de deux jours fériés".

La responsable de la centrale syndicale a aussi qualifié l'idée de monétiser la cinquième semaine de congés payés d'"extrêmement injuste".

"Ce sont des dispositions qui donnent à voir à un gouvernement qui est complètement déconnecté de ce qui se passe dans le monde du travail", a-t-elle martelé, en ajoutant que "toutes les possibilités d'action pour la CFDT restent ouvertes", alors que l'intersyndicale doit se réunir le 1er septembre.

La CFTC devait être également reçue dans la journée, tandis que CGT, FO et CFE-CGC ont décliné ces échanges dans l'immédiat, les repoussant à la rentrée.

F.R. avec AFP