"On a un système plus généreux que l'Allemagne ou l'Espagne": la ministre du Travail justifie une nouvelle réforme de l'assurance chômage

Moins d'un an après la signature d'un accord fixant de nouvelles règles pour quatre ans de l'assurance chômage, le gouvernement, dans son effort budgétaire, souhaite remettre le sujet sur la table, au grand dam des syndicats.
Le Premier ministre François Bayrou va proposer aux partenaires sociaux d'ouvrir des négociations sur l'assurance chômage et sur le droit du travail afin notamment de "faciliter les recrutements" et augmenter les offres d'emploi, a-t-il indiqué lors de sa conférence mardi.
Sur TF1, Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l'Emploi, justifie cette énième réforme.
"L'effort qu'on demande est autant budgétaire qu'économique. Budgétaire, parce que la trajectoire financière de l'assurance chômage continue de se dégrader et aussi parce qu'on a structurellement un taux de chômage qui reste deux points supérieurs par rapport à la moyenne de l'Union européenne alors qu'on a 450.000 emplois non pourvus".
Fluidification du marché du travail
Concrètement, "on va inviter les partenaires sociaux à revoir l'Assurance chômage (...) sur la durée d'affiliation où on a un système qui est plus généreux que l'Allemagne, que l'Espagne, la durée d'indemnisation et voir aussi la question des ruptures conventionnelles car il y a aujourd'hui des abus", explique Astrid Panosyan-Bouvet.
Ce mardi, la ministre a également évoqué des "objectifs et pistes" qui seront soumis aux partenaires sociaux, comme la "fluidification du marché du travail" avec des aménagements sur certains contrats comme les CDI intérimaires ou les CDI de chantier pour favoriser leur utilisation, une "réduction du délai de contestation des ruptures de contrat" hors harcèlement et discrimination ou encore un objectif "d'incitation à augmenter le temps de travail", avec "par exemple la possibilité de monétiser la cinquième semaine de congés payés".
Des dispositions auxquelles s'ajouteront des mesures pour améliorer la qualité de travail, comme la lutte contre le temps partiel subi ou contre les accidents de travail.