Déficit public: Moscovici "n'a en rien accusé le budget 2022 d'insincérité"

Peu présent dans les médias, l'ancien ministre de l'Economie et actuel Premier président de la Cour des comptes a tenu remettre certaines pendules à l'heure, après la polémique sur le Projet de loi de finances (PLF) 2022.
"Je n'ai en rien, et nous n'avons en rien accusé le PLF 2022 d'insincérité" a martelé Pierre Moscovici sur le plateau du Grand Journal de l'Eco sur BFM Business. "Par contre, il est incomplet. Quand le président de la République aura présenté son plan d'investissement (…) j'imagine et j'espère que nous serons à nouveau saisis par le gouvernement."
Effectivement, c'est le chiffre du déficit présenté par l'exécutif (4,8%) qui a fait tiquer l'institution. "Il y a un chiffre que l'on pas pu attester, parce qu'il y a une incomplétude dans ce Projet de loi de finances, c'est le chiffre du déficit" détaille-t-il.
"Etre incomplet et être insincère..."
"Nous ne sommes pas capables de dire si le déficit sera effectivement de 4,8%" en raison du prochain plan d'investissement de 30 milliards qui sera présenté par Emmanuel Macron la semaine prochaine. "Nous ne pouvions pas dire : 'ce chiffre-là est gravé dans le marbre'".
Il a néanmoins tancé "ceux qui ont mélangé notre diagnostic sur lequel le budget était incomplet avec le fait qu'il soit insincère" indique l'ancien ministre. "Etre incomplet et être insincère, ce sont deux choses totalement différentes."
Pierre Moscovici est aussi revenu sur la réforme des retraites, toujours souhaitée par Emmanuel Macron d'ici la présidentielle, malgré l'opposition des partenaires sociaux et un probable report après les élections.
"Il faudra, sans doute le moment venu et dans des conditions de réussite calibrées, faire une réforme des retraites" estime Pierre Moscovici. "Je pense que les conditions n'étaient pas réunies (…) de toute façon, on a compris que si l'on fait une réforme maintenant, elle serait uniquement partielle."