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Repli pour l'agriculture française en 2023 après deux années fastes

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Alors que les prix des productions végétales ont reculé de 10,1%, plombés par le reflux des cours des grains, ceux des produits animaux ont continué d'augmenter (+7,9%) sur fond d'offre limitée.

Baisses de volume, retournement des prix, et charges... L'année 2023 a été globalement moins florissante pour les agriculteurs français que 2022 et 2021, marquées par la flambée des céréales, selon des données provisoires publiées mercredi par l'Insee et le service statistique du ministère de l'Agriculture.

D'après ces premières estimations, la valeur ajoutée brute de la branche agricole - la richesse créée par cette activité - "se contracterait de 5,3%" en 2023.

"C'est une rupture par rapport aux deux années précédentes (+14,4% en 2021 et +17,3 % en 2022)", ont commenté les chambres d'agriculture dans un communiqué.

"Finie l'embellie!"

Cela s'explique à gros traits par le recul du prix de ventes des céréales qui avaient flambé dans le sillage du déclenchement de la guerre en Ukraine. Dans le même temps, les charges ont continué à croître - singulièrement les engrais (+19,1% en 2023 après +79,7% en 2022).

"Finie l'embellie!", résume le syndicat agricole majoritaire FNSEA dans un communiqué.

"Les causes sont multiples: baisses de volume, retournement des prix, et charges pesantes sur la comptabilité des agriculteurs", poursuit l'organisation patronale.

+28,2% en moyenne en 2022

En 2022, le résultat courant avant impôts (RCAI) des exploitants agricoles avait augmenté en moyenne de 28,2%.

Dans le détail, la progression était de +10% pour les cultivateurs de céréales et oléoprotéagineux (dont colza et tournesol), +45,9% pour les autres grandes cultures (dont sucre), +25,8% pour les éleveurs de bovins viande, +36,8% pour les producteurs de lait de vache, +57,3% pour les éleveurs de volailles et même +371,3% pour les producteurs de porcs.

-10,1% sur les productions végétales en 2023

En 2023, alors que les prix des productions végétales ont reculé de 10,1%, plombés par le reflux des cours des grains, ceux des produits animaux (bétail, volailles, œufs, lait) ont continué d'augmenter (+7,9%) sur fond d'offre limitée, rapporte l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques).

Pour le porc, la hausse est estimée à "21,7% sur l'année". Quant aux œufs, "après une hausse record de 68% en 2022", l'Insee estime que leurs prix ont augmenté de 5,5% en 2023, "toujours tirés par une forte demande".

NLC avec AFP