Pourquoi le prix des bananes risque de flamber l'année prochaine

Le deuxième fruit le plus consommé par les Français (700.000 tonnes par an) subit une flambée de ses coûts à tous les étages. La production et la distribution du fruit sont en effet plombées par les coûts de fret, d'emballage et d'engrais.
Mais aussi et surtout à cause de l'augmentation des prix de l'énergie, la banane ayant besoin de beaucoup d'électricité dans les mûrisseries.
Bouclier tarifaire
"Les bananes doivent être ventilées 24 heures sur 24 sinon le produit ne peut pas mûrir", précise sur BFMTV, Aboubakar Doucouré, responsable de mûrisserie dans une unité francilienne. La filière demande donc de ne pas être concernée par les éventuels rationnements d'électricité.
Autant d'éléments qui pourraient provoquer une hausse de 20% du prix final payé par le consommateur en 2023, une hausse également alimentée par la baisse de la production.
"Cette filière subit depuis plus d'un an, la hausse des engrais, celles des emballages et du fret. L'électricité c'est la couche supplémentaire qui va mettre en grosse difficulté la filière" confirme Philippe Pons, président de l'association interprofessionnelle de la banane (AIB).
Cette dernière demande au gouvernement de bénéficier du boucler tarifaire sur l'énergie et renégocier le prix de la banane auprès de la grande distribution.
Peut-être faudrait-il revoir le système de distribution, en récoltant un peu plus tard, ce qui réduirait mécaniquement le temps passé dans les mûrissoirs? Rappelons que 22% des bananes consommées en France viennent de Martinique et de Guadeloupe et la moitié d'Afrique.