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Plus de 45.000 fausses peluches Labubu ont été saisies par les douanes françaises cet été: certains acheteurs sont même fiers d'avoir des contrefaçons

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Alors qu'elles déferlent sur la planète, les peluches "Labubu" fabriquées par le géant chinois Pop Mart doivent désormais affronter les contrefaçons.

Les peluches chinoises "Labubu" déferlent un peu partout sur la planète… et entraînent, dans leur sillage, les inévitables contrefaçons. Fabriquées par le géant chinois des jouets Pop Mart, ces petites peluches poilues à l'aspect mi-monstre mi-lapin ont vu leur popularité exploser depuis plusieurs mois, boostée par les réseaux sociaux où pullulent les vidéos "d'unboxing" (de déballage, en français) des boîtes mystères dans lesquelles sont vendues ces peluches étrangement souriantes.

Des dizaines de milliers de fausses peluches Labubu ont ainsi été saisies durant l'été, ont annoncé lundi dans un communiqué les douanes, qui ont mis la main sur 70.000 articles de contrefaçon au total lors de leurs différents contrôles. Les saisies ont eu lieu lors de quatre opérations distinctes en France étalées du 30 juillet au 20 août. Le 31 juillet, ce sont 25.000 peluches "semblant contrefaire la marque Labubu" qui ont été saisies par les douanes dans un camion en provenance de Grande-Bretagne. Le lendemain, les douaniers de Mulhouse réalisaient une opération similaire et découvraient près de 20.000 fausses peluches Labubu dans un camion reliant l'Espagne à la Pologne.

Disponibles en ligne mais aussi sur les marchés et dans les magasins

Face à la frénésie, obtenir une peluche relève aujourd'hui de l'exploit, qui nécessite de patienter plusieurs heures dans une file d'attente à l'entrée d'une boutique officielle Pop Mart ou de réagir au quart de tour lorsqu'un stock est mis en vente en ligne.

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Faute de pouvoir acheter les vraies peluches, beaucoup d'adeptes se tournent vers leurs imitations de plus ou moins bonne qualité, surnommées "lafufus" sur les réseaux sociaux, et vendues à moindre prix. Si elles pullulent sur les plateformes de e-commerce, les contrefaçons de ces petits personnages à deux oreilles prospèrent aussi sur les marchés et dans les magasins. Et beaucoup d'internautes affichent ouvertement leurs achats de "lafufus" sur les réseaux sociaux, comme l'observe CNN. D'après les douanes, les peluches saisies comportaient des fautes d'orthographe, Pop Mart ayant par exemple été transformé en "Pap Mort".

Des produits dangereux

La maison-mère Pop Mart, elle, tente de juguler le déferlement de contrefaçons. Le groupe chinois a déposé la marque "Labubu" aux États-Unis depuis 2019 et au moins depuis 2016 à l'international selon CNN, qui cite des documents juridiques de l'entreprise. Soucieuse de défendre sa lucrative licence, Pop Mart a récemment poursuivi en justice la chaîne de supérettes 7-Eleven et une demi-douzaine de ses magasins en Californie, les accusant d'avoir vendus des "lafufus", selon le Washington Post.

Alors qu'une bonne partie d'entre elles sont fabriquées sur le territoire chinois, la Chine mène une lutte sévère contre les imitations de peluches Labubu, multipliant les saisies par les douanes. La police de Shanghaï a ainsi démantelé en juillet dernier un réseau criminel qui fabriquait et revendait des "lafufus" contrefaits. La perquisition d'un entrepôt a mené à l'arrestation de huit personnes et à la saisie de 5.000 jouets d'une valeur de 12 millions de yuans (1,43 million d'euros).

Au-delà de la propriété intellectuelle, les "lafufus" s'avèrent souvent dangereux pour leurs acheteurs. Aux États-Unis, la Commission américaine sur la sécurité des produits de consommation (CPSC) a émis ce mois-ci un "avertissement urgent" aux consommateurs américains concernant ces fausses peluches, mettant en garde contre "un risque sérieux d'étouffement et de décès pour les jeunes enfants" et appelant à cesser immédiatement de les utiliser. Ces imitations "sont dangereuses, illégales et n'ont pas leur place dans les foyers américains", a affirmé la CPSC.

Des faux porte-clefs

De l'autre côté de l'Atlantique, des faux porte-clefs Labubu ont fait l'objet d'une procédure de rappel au début du mois d'août en France, rapporte La Nouvelle République. Ces produits, qui ont été commercialisé au début de l'été dans un supermarché de l'Indre, possèdent un anneau métallique amovible qui "être ingéré par un petit enfant", avertit le site public Rappel Conso.

Dans le département du Var, des centaines de produits Labubu ont été ainsi retirés de la vente à la suite de saisies menées par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), dont les inspecteurs mènent une vaste opération de contrôle depuis le début de l'été, rapporte France Bleu. Les peluches consignées vont être analysées en laboratoire et, si la contrefaçon est confirmée, "l'enquête administrative pourrait alors basculer en enquête judiciaire", précise la DDPP.

Jérémy Bruno avec AFP Journaliste BFMTV