L'inflation dans les grandes surfaces tombe sous les 10%, une première en 13 mois

La décrue se poursuit lentement mais sûrement. En octobre, l'inflation à un an dans l'ensemble des circuits de grande distribution mesurée par Circana s'est établie à 9,2%. Il s'agit du huitième mois de baisse consécutif après le pic de 16,2% enregistré en mars par l'institut.
Il faut remonter 13 mois en arrière, à septembre 2022, pour retrouver un taux inférieur à 10% sur un an. En ce qui concerne l'évolution mensuelle, les prix n'augmentent plus globalement dans nos grandes surfaces depuis juin dernier. Stables en août, ils ont enregistré une baisse de 0,6% en septembre et à nouveau de 0,5% en octobre.
Pour autant, rappelle Circana, les prix restent à un niveau élevé (21,3% de plus qu'il y a deux ans) et les baisses des derniers mois ne représentent pour la plupart des produits que quelques centimes de-ci de-là.
"Cette hausse toujours très lourde continue de produire les mêmes effets sur la consommation, explique Emily Mayer, la directrice business insights de Circana France dans LSA: descente en gamme (visible sur notre panier) et baisse des volumes (-2% sur la première quinzaine d’octobre)."
Les boîtes de conserve flambent
Sur un mois, ce sont les couches-culottes qui enregistrent les plus fortes baisses avec des prix moyens à -4%. Devant les assouplissants (-3,2%), le champagne (-3%), les produits pour lave-vaisselle (-2,6%) et les entrées surgelées (-2,5%). Sur un an en revanche, les catégories déflationnistes sont quasiment inexistantes, il n'y a que les dentifrices qui baissent (-0,5%).
A contrario, certains produits sont toujours orientés à la hausse, principalement les légumes en conserve. Dans les plus fortes hausses mesurées en octobre on retrouve en effet le maïs (+3,7%), les flageolets (+3,3%), les petits pois carottes (+2,2%) ou encore les haricots verts (+1,9%).
Des hausses qui s'expliquent notamment par de mauvaises récoltes l'année dernière du fait de la sècheresse ainsi que par la hausse des cours de certains métaux depuis quelques mois. Les produits sucrés de leur côté ne devraient pas non plus baisser de si tôt avec la hausse des cours mondiaux qui se poursuit sur le cacao et le sucre notamment.
À noter enfin que les prix de l'ensemble des catégories de marques ont évolué de concert sur la même période (+9,2% pour les marques et +9,3% pour les MDD) alors que c'était les produits des distributeurs qui augmentaient le plus depuis 18 mois. Ce qui traduit sans doute une volonté plus affirmée de la part des enseignes que des marques de faire baisser les prix en rayon.
D'où la volonté du gouvernement d'accélérer le processus de négociation en avançant la date de la période légale de discussion entre distributeurs et marques qui devrait s'achever en janvier au lieu de mars habituellement. D'ici là, les baisses des prix des produits de grandes marques ne devraient pas être spectaculaires.
