Inflation: Michel-Édouard Leclerc défavorable au "name and shame"

Carrefour a lancé les hostilités contre Pepsico. S'opposant aux hausses de tarifs réclamées par le groupe américain, le distributeur va cesser de vendre les produits des marques Lay's, Pepsi ou Lipton dans ses magasins.
Invité ce jeudi matin sur Franceinfo, Michel-Édouard Leclerc a assuré que les magasins E.Leclerc étaient "tentés" de suivre l'exemple de Carrefour pour faire plier certains industriels réclamant de trop fortes hausses, mais qu'ils préféraient néanmoins s'appuyer sur d'autres arguments pour se faire entendre.
"On est tenté aussi, mais on a un avantage par rapport à Carrefour […]. E.Leclerc a fait une progression énorme cette année […] et nous sommes le seul distributeur à avoir eu un accroissement en volume. C'est un argument que nous avons pour les industriels qui, eux, n'ont pas fait beaucoup de croissance", note Michel-Édouard Leclerc.
"Jamais un jeu gagnant"
Au lieu de "les jeter dehors", l'enseigne préfère rappeler aux industriels que "c'est chez nous [qu'ils pourront] refaire des volumes", avance-t-il. Pour le patron des magasins E.Leclerc, "ce genre d'argument est moins brutal qu'une éviction, mais il prend plus de temps pour être formalisé". Michel-Édouard Leclerc assure être tout de même prêt, dans certains cas, à retirer certains produits des rayons. Les magasins E.Leclerc l'ont "déjà fait", a-t-il rappelé, évoquant une ou deux fois par an. Mais "ce n'est jamais un jeu gagnant".
"Les consommateurs ne veulent pas payer cher […], mais s'ils n'ont pas leurs produits, ils ne sont pas contents non plus et on les envoie chez les concurrents", assure Michel-Édouard Leclerc, qui déclare ne pas être favorable au "name and shame".