Pepsi, Lay's, Lipton... Carrefour suspend la vente des marques du groupe Pepsico

Nouveau litige dans le cadre des négociations commerciales. Selon une information révélée par le journaliste spécialiste de la grande distribution, Olivier Dauvers, et confirmée à BFMTV, Carrefour va cesser de vendre les produits des marques du groupe Pepsico pour protester contre les hausse de tarifs réclamées par l'industriel.
Dès jeudi 4 janvier, l'enseigne de grande distribution va déployer dans ses magasins des affiches pour informer le consommateur de ce déréférencement: "Nous ne vendons plus cette marque pour cause de hausse de prix inacceptable. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée", pourra-t-on lire, accompagné du message "Carrefour, engagé pour faire baisser les prix".
Seront concernées toutes les marques du groupe Pepsico: Pepsi bien sûr, mais également les boissons Lipton et 7 Up, les chips Lay's, les Doritos, les produits de la marque Bénenuts ou encore de Quaker.
"Attentisme"
Depuis plusieurs mois, la grande distribution tente de faire pression sur les industriels pour obtenir des baisses des prix alors que l'inflation tend à ralentir. Les relations entre les deux restent toutefois tendues: "Ce n'est pas joué", a prévenu mardi Michel-Edouard Leclerc, expliquant que "beaucoup d’industriels demandaient encore des hausses de 6 à 8%".
Invité sur RMC et BFMTV, le patron de Système U, Dominique Schelcher a pour sa part déploré ce mercredi "l'attentisme" de certains agro-industriels, assurant qu'aucun rendez-vous avec Danone par exemple n'a encore eu lieu, alors que le gouvernement a avancé la date des négociations commerciales annuelles.
"Le délai est plus court cette année et on pensait avoir une mobilisation plus forte", a déclaré le PDG du 4e acteur de la distribution alimentaire en France. "Beaucoup d'industriels sont partis en vacances pendant les fêtes et on n'a vu personne. On était mobilisé, il faut que ça s'accélère", les négociations devant s'achever au plus tard à la fin du mois.
"Pour certains grands industriels, on n'a même pas eu de premier rendez-vous", a encore affirmé Dominique Schelcher, avant de citer le nom de Danone. "Ce matin, on n'a pas encore vu Danone dans les discussions, les premiers rendez-vous ont été fixés maintenant". "La loi sous laquelle on discute actuellement est très favorable aux industriels et ils le savent", selon lui. "Il y a aussi des bonnes nouvelles, on s'est mis d'accord avec Yoplait, Entremont, une coopérative importante en Bretagne qui s'appelle Laïta", a-t-il tempéré, évoquant un compromis sur "des hausses de prix raisonnables avec un prix du lait qui soit rémunérateur pour les producteurs".
Le gouvernement a avancé de quelques semaines cette année la période de négociations entre les supermarchés et leurs fournisseurs de l'agro-industrie, espérant que soient plus rapidement répercutées dans les rayons des supermarchés les baisses des coûts de certaines matières premières, par exemple le blé ou l'huile. Ces négociations déterminent les conditions de vente (prix d'achat, place en rayon, calendrier promotionnel...) d'une large part des produits vendus en grandes surfaces. Elles s'achèvent habituellement au 1er mars, sauf cette année où elles doivent être conclues au plus tard le 15 janvier pour les fournisseurs réalisant moins de 350 millions d'euros de chiffre d'affaires et au plus tard le 31 pour les plus gros fournisseurs.