Droits de douane: ces produits qui se vendent plus chers aux États-Unis depuis les annonces de Trump

C'était l'effet attendu à court terme des droits de douane instaurés par Donald Trump : une accélération de l'inflation, notamment sur certains produits importés de Chine. Depuis le 2 avril, les biens chinois entrant aux États-Unis sont ciblés par une surtaxe douanière de 145%, soit bien plus que n'importe quel autre partenaire commercial de Washington alors que le président américain a suspendu la plupart des droits de douane jusqu'au 9 juillet. Or, beaucoup de produits vendus dans les rayons américains sont fabriqués en Chine.
C'est ainsi que le cabinet Telsey Advisory Group a relevé les variations de prix de certains de ces articles entre les 16 et 30 avril derniers. Et les mesures douanières de Trump ont d'ores et déjà commencé à produire leur effet. Le prix d'une poupée Barbie a par exemple augmenté de 43%, passant de 10,49 à près de 15 dollars, tandis qu'une machine à laver Whirlpool a vu son prix progresser de presque 82 dollars pour atteindre 600 dollars. A la fin du mois dernier, l'un des sacs cabas Louis Vuitton se vendait quant à lui 100 dollars de plus que le 16 avril, autour de 2.130 dollars.
Tesley souligne que son analyse ne permet pas d'avoir une vue d'ensemble des potentiels effets inflationnistes des droits de douane américains et que certains produits ont même vu leur prix stagner, voire baisser au cours des dernières semaines. En revanche, l'entreprise estime que ces effets inflationnistes vont gagner en visibilité pour les consommateurs américains : "Un discours récurrent chez les distributeurs et les marques est que la hausse des coûts sera répercutée sur les consommateurs."
"De nombreuses équipes de direction accélèrent le rythme et tentent de prendre des décisions 'irréprochables' concernant la chaîne d’approvisionnement et/ou les variations de prix des produits."
Peu de projets de relocalisation de la production aux États-Unis
Si plusieurs entreprises ont fait part de leur intention de diversifier leurs chaînes d'approvisionnement, elles sont peu à envisager la piste d'une délocalisation sur le sol américain à l'image du fabricant de jouets Mattel.
"La conception, le développement, l’ingénierie produit et la gestion de la marque se font tous aux États-Unis, a rappelé mardi sur CNBC le patron de l'entreprise Ynon Kreiz. Fabriquer des produits à l’étranger nous permet de créer des produits de qualité à des prix abordables."
Lundi, le groupe, qui fabrique les poupées Barbie entre autres, a d'ailleurs annoncé la suspension de ses prévisions annuelles en raison de l'envolée des droits de douane sur les produits importés aux États-Unis, se disant incapable d'anticiper les dépenses des ménages, y compris pour Noël, période cruciale en termes de ventes. Cependant, Pékin et Washington mènent actuellement des tractions en Suisse pour tenter de résoudre la guerre commerciale qui les opposent. En amont de ces pourparlers, Donald Trump a même ouvert la voie à un abaissement à 80% des droits de douane ciblant la Chine, ce qui pourrait se traduire par un effet inflationniste affaibli dans les rayons américains.