Blocage des prix dans l'alimentaire: "Je ne suis pas un grand partisan des politiques soviétiques en matière d'économie"
Pour protéger le pouvoir d'achat des Français, Jean-Luc Mélenchon souhaite bloquer le prix de certains produits de première nécessité. Concrètement, le chef de file de la Nupes, arrivé troisième au premier tour de l'élection présidentielle, veut que leur prix soit décidé par le gouvernement et les producteurs. L'Etat prendrait alors le rôle des enseignes de distribution qui négocient chaque année les prix avec les producteurs.
"Je ne suis pas un grand partisan des politiques soviétiques en matière d'économie. Très franchement, c'est complètement absurde", réagit sur notre antenne Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD).
Une mesure "hors du temps"
"On a des coûts qui augmentent et certains veulent que l'on ne traduise pas cette augmentation sur le prix de vente, comme c'est le cas aujourd'hui. Donc sur ces produits, qui va payer la différence? L'Etat? Si c'est l'Etat qui la paye, on entre alors dans un système administré. Et comment va-t-on décider quel produit est bloqué?", s'interroge-t-il, invité ce lundi du Grand Journal de l'Eco.
Pour limiter la casse, les enseignes de distribution pourraient envisager un rattrapage sur d'autres produits. Là encore, cette proposition n'est pas satisfaisante pour Jacques Creyssel.
"On va considérer qu'il faut bloquer le prix du paquet de pâtes mais qu'on va augmenter celui de l'huile... Au nom de quoi?", regrette le délégué général de la FCD. Selon lui, "remettre en place des mécanismes dans lesquels on supprime complètement le marché" est "hors du temps".