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Ce tramway électrique sans rail ni caténaire roule déjà en Chine

Ce tramway de 32 mètres de long est équipé de capteurs embarqués qui détectent un marquage au sol pour l'aider à circuler sur la voirie.

Ce tramway de 32 mètres de long est équipé de capteurs embarqués qui détectent un marquage au sol pour l'aider à circuler sur la voirie. - french.china.org.cn

Ce tramway sur pneu, sans rail, circule depuis 2018 dans une ville en Chine, en se dirigeant par un marquage au sol. Conçu par le géant chinois CRRC et propulsé par batteries, ce véhicule sait rouler en mode pilotage automatique. Son déploiement serait aussi plus rapide et plus économique, en l'absence de rail.

Le tramway sans rail et potentiellement sans chauffeur, roule déjà en Chine sous la houlette de CRRC, le géant local de l'industrie ferroviaire. Conçu par CRRC Zhuzhou Institute Co. Ltd -un de ses filiales dédiées à la recherche- ce véhicule mi-bus, mi-tramway, fait partie du système ferroviaire "intelligent" construit par ce mastodonte industriel, tant redouté par les acteurs européens Siemens et Alstom.

Dévoilé en mai 2017 à Zhuzhou, dans la province du Hunan, au sud de la Chine, l'Autonomous Rail Rapid Transit (ART) a été mis en service dans cette ville en 2018 sur une ligne de 12 km, avec un conducteur à bord. Ce nouveau véhicule d'environ 32 mètres de long se déplace à 70 km/h et transporte environ 300 passagers.

Une recharge de 10 mn procure une autonomie de 25 km

Il peut parcourir 25 km après charge complète et rapide (en 10 minutes) de ses batteries, puisqu'il ne puise son électricité ni par les rails, ni par des caténaires. Une charge complète plus lente (effectuée au terminus ou la nuit) lui assure jusqu'à 40 km d'autonomie.

Comment fait-il pour circuler en ville? Ce tramway sur pneu utilise un marquage au sol pour se diriger. Celui-ci agit comme un "rail virtuel" pour lui permettre de circuler sur la voirie. Ses capteurs embarqués transmettent les informations au système informatique central, le "cerveau" du tram, sa circulation étant sous contrôle grâce au rail virtuel. Cette "intelligence" assure un fonctionnement en mode automatique, sous la supervision d'un conducteur pour l'instant, mais potentiellement sans pilote humain aux commandes.

Le tramway sans rail fait actuellement l'objet de tests de fonctionnement par grand froid (cf illustration ci-dessus). Histoire de s'assurer que son système de guidage par marquage au sol n'est pas altéré par les basses températures (courantes en hiver au centre de la Chine) ni par le verglas ou le gel.

Son autre grand atout pour les villes désireuses de s'équiper d'un tel mode de transport est son déploiement plus rapide et moins coûteux qu'un tramway traditionnel. La construction d’une ligne de l'ART ne demanderait qu’une année, aucun rail ne devant être installé, précisait le site officiel chinois china.org lors de sa première sortie publique en juin 2017.

Une ligne de 10 km fait économiser 130 millions d'euros

Selon cet organe d'information, "80% des petites et moyennes villes chinoises qui utilisent des moyens traditionnels de transports en commun ne peuvent plus supporter le coût de revient trop élevé des équipements de transports sur rails ainsi que la période trop longue de leur construction".

Sur le plan économique, la construction d’une ligne de 10 km de long permettrait d’économiser plus d’un milliard de yuans (130 millions d’euros) comparée à une ligne de tramway moderne et classique sur rails. De quoi faire réfléchir les agglomérations en Chine ou ailleurs...

Frédéric Bergé