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Atos: Bruno Le Maire annonce que l'État souhaite acquérir les activités souveraines du groupe

Le logo du groupe de services informatiques Atos, au sommet d'un bâtiment de l'entreprise.

Le logo du groupe de services informatiques Atos, au sommet d'un bâtiment de l'entreprise. - Damien MEYER © 2019 AFP

Le ministre de l'Économie a confirmé que l'État souhaitait acquérir les activités souveraines du groupe de services informatiques français Atos, en difficultés financières.

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a annoncé dimanche 28 avril avoir envoyé au géant informatique français en difficulté Atos une lettre d'intention en vue d'acquérir toutes les activités souveraines du groupe.

"J'ai déposé ce week-end une lettre d'intention en vue d'acquérir toutes les activités souveraines d'Atos", afin d'éviter que des activités stratégiques pour la France ne "passent dans les mains d'acteurs étrangers", a-t-il déclaré sur LCI, confirmant les informations dévoilées lundi par BFM Business.

Atos, en pleine tourmente financière, possède notamment des supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire et des contrats avec l'armée française.

4.000 salariés essentiellement basés en France

Les activités concernées par la lettre d'intention recouvrent notamment ces supercalculateurs, des serveurs participant à l'intelligence artificielle (IA) et à l'informatique quantique ou encore des produits de cybersécurité, a-t-on appris auprès du cabinet du ministre.

Ce périmètre génère un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 900 millions d'euros, sur un total de près de 11 milliards d'euros pour l'ensemble du groupe Atos, et rassemble 4.000 salariés, essentiellement basés en France, a précisé la même source.

Dans ce dossier éminemment politique, l'Etat s'est déjà engagé à prêter 50 millions d'euros à l'entreprise pour l'aider à stabiliser sa situation financière et a acquis une "action de préférence" qui lui permet de mettre son veto à certaines opérations au niveau de Bull, filiale d'Atos qui construit ses supercalculateurs.

"Des discussions" en cours avec des industriels

Pour cette lettre d'intention, action qui n'est pas engageante, c'est l'Agence des participations de l'Etat qui mène l'opération sous l'autorité de Bruno Le Maire, a souligné ce dernier.

Le ministre a cependant dit souhaiter "que l'Etat ne soit pas seul" et espère rallier d'autres acteurs français pour cette opération. Sans donner leurs noms, il a expliqué qu'il pourrait s'agir d'entreprises opérant dans les domaines de la défense ou de l'aéronautique.

Selon son cabinet, "des discussions" sont ainsi en cours "depuis plusieurs semaines" avec un certain nombre d'industriels "qui feraient sens en termes de développement de ces activités".

Jeanne Bulant avec AFP Journaliste BFMTV