Alan, la start-up qui bouscule l'assurance-santé vaut désormais 2,7 milliards d'euros

La start-up Alan lève 183 millions d'euros. - Alan
Objectif "décacorne"? Un an à peine après avoir obtenu son "label" de licorne, soit une valorisation d'au moins un milliard de dollars, la start-up Alan vise maintenant plus haut.
La société parisienne créée en 2016 annonce ce jeudi une nouvelle levée de fonds de 183 millions d'euros auprès principalement de son partenaire historique canadien Teachers' Venture Growth. Grâce à ce nouveau tour de table la start-up est désormais valorisée 2,7 milliards d'euros.
De quoi commencer à inquiéter les acteurs historiques de l'assurance santé en France. Car Alan entend bien bousculer le secteur avec sa solution 100% en ligne. La start-up française qui revendique 300.000 clients en Europe a enregistré une croissance de 86% en 2021 pour un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros.
La compagnie détient en effet le précieux sésame de l'agrément de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) qui lui octroie le droit de commercialiser des complémentaires santé. Un agrément qui avant 2016 n'avait plus été accordé à aucune entreprise depuis trois décennies.
Si depuis d'autres start-up en ont bénéficié, Alan a pris de l'avance et dispose de moyens conséquents pour poursuivre son développement. La société a réussi à donner en quelques années un coup de vieux aux mastodontes du secteur.
Grâce à son application mobile très simple et intuitive et son système de remboursement très rapide. La start-up assure ainsi que 70% des soins déclarés sont remboursés dans l'heure et 95% dans la journée.
Séduire les grandes entreprises
Surtout ses levées de fonds successives lui ont permis de défricher d'autres pans de la santé numérique. Elle a ainsi acquis l'année dernière pour 20 millions de dollars l'application américaine Jour qui propose des solutions pour la santé mentale. Surtout elle a lancé de nombreux services développés en interne comme la téléconsultation, une messagerie et des fonctionnalités pour les soins optiques comme la prise de rendez-vous chez des opticiens par exemple.
Une stratégie similaire à celle de l'autre licorne star française Doctolib qui ambitionne de devenir la super app de la santé des Français.
Alan qui compte désormais plus de 500 salariés doit maintenant tenter de séduire les grandes entreprises. Si elle a su convaincre des petites structures plutôt jeunes tournées vers les services numériques, elle doit maintenant étoffer son listing de clients avec des grands comptes.
Si la start-up assure avoir progressé sur ce plan, elle doit encore convaincre les grosses structures de changer leurs habitudes.
"Alan est un outil qui fait gagner un temps précieux aux entreprises qui n'ont pas de personne dédiée à la gestion de l'assurance santé, assure dans Les Echos Florian Graillot, fondateur d'Astorya, fonds de capital-risque spécialisé dans l'assurtech. Une grande entreprise, qui a un salarié dédié, la gestion en quelques clics ne fait pas autant de sens."
Avec cette nouvelle levée de fonds et son statut d'entreprise à 2,7 milliards d'euros, Alan a désormais de nouveaux arguments à faire valoir. Objectif affiché de la start-up: 3 millions de clients en 2025.
