"Urgent recherchons médecin": la commune de Guillaumes cherche un généraliste

Recherche médecin désespérément. Depuis le départ à la retraite, il y a six mois, du médecin généraliste qui officiait à Guillaumes, la commune de 642 habitants peine à lui trouver un remplaçant. Une situation complexe pour les riverains, quelquefois contraints à parcourir des dizaines de kilomètres afin de se faire soigner.
"En cas d'urgence, on est vraiment très embêtés. Si on a une angine qui doit être traitée dans la journée, on ne peut pas. On se débrouille, on va ailleurs, on fait 50 kilomètres", raconte Christine, une habitante.
Pour tenter de pallier au problème, Roland Giraud, médecin généraliste de Valberg, reçoit environ une trentaine de patients une fois par semaine à Guillaumes. "Les personnes âgées, qui ne peuvent pas se déplacer, c'est leur rendre service de venir ici", explique-t-il. Mais cette solution, mise en place par la mairie, reste insuffisante pour les patients, qui peuvent parfois attendre jusqu'à trois heures avant d'être auscultés.
"Pour venir au rendez-vous je viens environ trois quarts d'heure à l'avance puisqu'il n'y a pas de rendez-vous. Donc c'est le premier arrivé dès l'ouverture, et ensuite tout s'enchaîne", témoigne Floriane, également habitante de la commune.
La pharmacie met elle aussi la main à la pâte et a endossé le rôle de conseil médical dans le village. Une banderole rouge vif, où l'on peut lire "Urgent recherchons médecin généraliste", a d'ailleurs été installée devant l'entrée de l'officine.
Une installation facilitée
Outre l'accueil qui lui sera réservé au vu de l'espoir que suscite sa venue, "il y a le côté conditions de travail. Le cabinet médical du médecin sera équipé. Je trouve que ces deux points sont essentiels pour démontrer l'attractivité de notre territoire", argue Béatrice Genin, première adjointe à la mairie. Le praticien qui s'y établira n'aura donc pas de frais d'installation à débourser.
Une stratégie adoptée par de nombreuses municipalités, aussi bien rurales qu'urbaines, concernées par ce problème d'envergure nationale. Selon un rapport du Sénat établi en janvier 2020, "les déserts médicaux concernent une commune sur trois: entre 9 et 12% de la population française vit dans un désert médical, soit 6 à 8 millions de personnes"
Dans les Alpes-Maritimes, le département a voté en mai dernier de nouvelles mesures, dans la continuité du plan "stop aux déserts médicaux" adopté en décembre 2021, afin de lutter contre le phénomène. Elles consistent notamment au doublement de l'aide financière à l'installation et au maintien des professionnels de santé, la création d'une bourse d'études destinées aux étudiants internes en médecine ou encore une aide financière au logement et à la mobilité des internes en médecine.