"Une page se tourne": Marineland ferme ses portes, entre nostalgie des derniers visiteurs et inquiétude des associations

Après plus de 50 ans d'activité, le parc aquatique Marineland d’Antibes va fermer définitivement ses portes, ce dimanche 5 janvier. Invité de BFMTV, Mike Riddel, est revenu sur cette fermeture qui clôt de nombreux mois de polémiques.
Le parc avait annoncé sa fermeture en début d'année 2025, mettant en avant des raisons économiques liées à la promulgation de la loi interdisant les spectacles de cétacés d'ici 2026.
"Alors que 90% des visiteurs choisissent de venir à Marineland pour admirer les représentations d’orques et de dauphins, la loi du 30 novembre 2021, interdisant les spectacles de cétacés, impose à Marineland d’envisager cette fermeture", avait annoncé le parc dans un communiqué.
"C’est une grand tristesse"
"Je ressens une grande tristesse devant ce naufrage", regrette auprès de BFMTV, Mike Riddel. “C’est une décision de Ségolène Royal qui avait pris la décision d’interdire ces animaux (cétacés NDLR) dans les parcs sans imaginer ce qu’ils allaient devenir”, précise-t-il en s'agaçant.
Plusieurs associations, dont One Voice, se préoccupent déjà de la relocalisation des animaux. Pour les deux orques présentes dans le parc, elle demande encore et toujours de les amener vers un sanctuaire marin protégé. Une solution qui tient de ‘l’utopie” pour Mike Riddel.
"De dire qu’on va les mettre dans un parc grillagé en mer, c’est très bien! Mais qui va payer?", s’interroge-t-il. "Dans le fond, je sais ce qui va se passer. On va mettre des grillages en mer avec des gradins sur la plage et on fera payer un public pour financer l’entretien des animaux et on va créer de fait un Marineland bis dans la nature", ajoute-t-il en ironisant.
"Les animaux ne sont pas malheureux"
Depuis plusieurs années, des associations militent pour que les cétacés ne soient plus en captivité dans le parc estimant qu’ils n'étaient pas faits pour être enfermés. Pour Mike Riddel, les cétacés de Marineland ne souffrent pas d’évoluer dans le parc. “Il faut uniquement critiquer, il faut dire que les animaux sont malheureux alors qu’ils ne sont pas malheureux!”, assure l’ancien directeur.
Pour les associations de défense des cétacés, ces animaux marins ne peuvent pas être heureux à Marineland.
"Marineland s’est fondé en capturant une famille d’orques au large Seattle et elle ne s'est jamais adaptée. Clovis (une des orques) est arrivé en 70 et il est mort en 73. Aujourd’hui, l’une des orques emblématique du parc a perdu un bébé", rétorque à Mike Riddel, Muriel Arnal, présidente de l’association One Voice.
"Ces spectacles sont faits pour les hommes"
Du côté des visiteurs, le sentiment est plutôt mitigé concernant cette fermeture. "C’est triste parce que ce sont des animaux qu’on ne verra plus. Quand on les voit on n’a pas l’impression qu’ils sont malheureux même si ce n’est pas leur vie", déclare à BFMTV, Alexia, une spectatrice venue au parc pour son dernier jour d’ouverture.
De son côté, l'exécutif assure que les Français pourront toujours observer ce genre d’animaux. "C’est une page qui se tourne. Ces spectacles sont faits pour les hommes, ils ne sont pas naturels pour les animaux. Il y aura toujours la possibilité d’observer ces animaux dans des zoos ou des sanctuaires", a assuré la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher à BFMTV.
Quel avenir pour les animaux?
Pour l’heure, le sort des cétacés du parc n’est toujours pas connu. Marineland avait formulé en novembre une demande de transfert des orques vers le parc de Kobe, au Japon. Le gouvernement français s'était lui-même opposé à ce transfert, la ministre démissionnaire de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher ayant expliqué qu'au Japon, "il n'y a pas de réglementation aussi poussée sur le bien-être animal".
Les associations souhaitent transférer les orques dans un sanctuaire, mais le transfert des cétacés vers ces lieux "n’est pas opérationnel", selon la ministre.
"Il faudrait les maintenir sur site dans les meilleures conditions en décrétant que site devient un sanctuaire. Cela permettrait de trouver une solution sur le long terme", propose Christine Grandjeau, présidente de l’association des animaux marins "C’est Assez". Le parc n’a pour l’instant pas donné suite à cette proposition.