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"Un manque de respect profond": une classe d'une école à Nice ferme, quatre jours après la rentrée scolaire

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Quatre jours après la rentrée, les parents d'élèves ont été informés par mail de la fermeture d'une classe à l'école du Righi. Jugeant la situation inadmissible, ils souhaitent obtenir gain de cause devant la justice.

À l'école du Righi de Nice, c'est l'incompréhension totale du côté des parents d'élèves. À peine une semaine après la rentrée des classes, les écoliers du quartier Pessicart ont appris que leur classe fermait.

Ce lundi matin, un rassemblement s'est tenu devant l'établissement pour dénoncer cette décision tardive, alors que les enfants et l'enseignante avaient débuté leur année scolaire. Parmi les parents d'élèves mobilisés, Vivien Fontaine, avec un t-shirt scandant "Ne touche pas à mon école". "Je préfèrerais ne pas le porter", assure-t-il.

"Je travaille aujourd'hui et je viens ici tout simplement parce que nos enfants sont rentrés à l'école comme tous les enfants niçois et, au bout de quatre jours, on apprend par un mail que la classe va fermer tout simplement pour des raisons de chiffres."

"On aurait posé aucun problème si cela avait été fait en amont, avant la rentrée", explique-t-il. "Mais après une semaine d'école, on dit 'vous changez' et sans concertation, sans discussion, de manière froide par l'inspection académique."

"Une erreur d'appréciation"

Plusieurs parents d'élèves ont décidé de saisir la justice. C'est le cabinet de l'avocate et mère d'un enfant scolarisé au Righi, Florence Massa, qui va les représenter et les défendre, en avançant plusieurs arguments.

"C'est une décision inacceptable prise quatre jours après la rentrée scolaire, alors que l'effectif de classe et l'effectif de l'école n'ont pas bougé entre le mois de juin et le mois de septembre", explique-t-elle au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Les personnes mobilisées pointent également du doigt "une erreur d'appréciation". "L'ensemble des seuils de l'école du Rhigi va être au-dessus des seuils nationaux et de l'académie après la fermeture de classe", soulève Florence Massa.

Enfin, les parents d'élèves comme Vivien Fontaine dénoncent "un manque de respect profond de l'enseignante, des élèves et des parents". "Nos enfants, qui se sont attachés à l'enseignante, d'un coup on leur dit 'vous changerez de classe'. [...] L'enseignante va devoir quitter l'école, alors qu'elle a préparé sa rentrée avec les élèves."

Les conséquences touchent également "l'ensemble des classes du Rhigi, maternelles et élémentaires, qui vont devoir être changées", précise Florence Massa.

"On ne respecte pas les enseignants"

Pour se faire entendre, les parents d'élèves ont décidé de faire une chaîne humaine ce lundi. "Et on va aller encore plus loin je vous assure", prévoit Vivien Fontaine. L'affaire va être portée devant la justice afin, aussi, d'ouvrir le dialogue avec l'académie.

"Que l'académie comprenne qu'il est inacceptable de faire changer des classes alors qu'il n'y a pas eu de modifications [d'effectifs] et de traiter correctement, avec respect, les enfants et les instituteurs qui se sont engagés depuis cet été pour préparer cette rentrée scolaire", annonce l'avocate Florence Massa.

En effet, la professeure des écoles de la classe touchée va devoir aller dans une autre école en manque d'un enseignant. Pour Vivien Fontaine, en plus d'une décision qu'il juge irrespectueuse, il note une situation qui va au-delà de l'école niçoise mais est symptomatique de l'École française.

"On nous parle de l'École de la confiance, on nous parle d'un enseignant devant chaque élève, mais si c'est comme ça que l'école doit fonctionner, c'est-à-dire en venant bouger les gens comme des pions, on ne respecte pas les enseignants."

"Il ne faut pas s'étonner qu'aujourd'hui, il n'y ait plus d'enseignants qui a envie d'enseigner", conclut-il fermement.

Suzie Bernard-Meneguz et Juliette Moreau Alvarez