Tirs de mortier, feu de poubelles... En immersion avec les gendarmes de Carros le soir du Nouvel An
"Effectivement, on est sur place, ça nous tire dessus." À bord de leur véhicule de gendarmerie, le capitaine Christophe Masson et son collègue Julien patrouillent les rues de Carros. Tirs de mortier, feux de poubelles, jets de pierres... En cette soirée de la Saint-Sylvestre, les interventions sont nombreuses.
La quarantaine d'effectifs de gendarmerie de cette commune des Alpes-Maritimes sont mobilisés pour prévenir les infractions et les troubles à l'ordre public pendant la soirée du Nouvel An.
Assister l'intervention des pompiers
Tout au long de la soirée, des groupes de jeunes, parfois mineurs, s'opposent aux gendarmes. Dans les rues, certains tentent d'installer des barricades et visent les gendarmes avec des mortiers d'artifice, pourtant interdits pour le week-end par arrêté préfectoral.
"Il y a une quinzaine d'individus qui seraient derrière avec des cagoules et des barres de fer et des cailloux, apparemment cachés dans les poches", signale le capitaine Masson à ses collègues au téléphone.
Les gendarmes doivent également faire usage de bombes lacrymogènes pour permettre l'intervention des pompiers, visés par des tirs de mortier alors qu'ils étaient mobilisés sur un feu de poubelles. Ce n'est d'ailleurs pas le seul de la soirée. En tout, les pompiers auront maîtrisé sept foyers au cours de la soirée.
Cette année, les hostilités ont démarré tôt. Peu avant 23h, les gendarmes étaient déjà appelés pour un feu de poubelle.
"Quand ce sera calme, on regardera l'heure"
Parmi toutes ces interventions, difficile pour les gendarmes de réaliser que le passage à la nouvelle année est proche.
"Dans ce genre de situation, on se fait le bisou avec la famille avant de partir, et quand ce sera calme, on regardera l'heure, et à mon avis minuit sera largement passé, et on aura le temps de se souhaiter la bonne année tous ensemble", déclare Julien, gendarme mobilisé pour ce 31 décembre.
Vers 2h30 du matin, alors que 2023 a déjà commencé, les gendarmes peuvent se retrouver à la brigade. Un moment de répit autour d'un café, tout en se tenant prêts à repartir en intervention au besoin.
L'occasion aussi de recevoir une visite du maire, Yannick Bernard, qui vient faire un point sur la situation, et s'assurer que tout le monde va bien au sein des effectifs de gendarmerie. "Aujourd'hui, le plus important, c'est qu'il n'y ait pas de blessé", déclare l'élu.
Recours à la vidéo-surveillance
En plus des effectifs mobilisés pour cette Saint-Sylvestre, les gendarmes peuvent compter sur l'appui de la vidéo-surveillance. Avec 93 caméras disposées sur la commune de Carros, les autorités peuvent rapidement identifier les auteurs d'infractions et de troubles à l'ordre public.
"Cela nous permet d'identifier la formation de petits groupes et de les localiser au fil de l'eau", explique le capitaine Christophe Masson. "Nous permettant ainsi de nous réorienter, afin de pouvoir faire cesser les troubles qui sont causés par ces individus."
Mais les infractions et troubles à l'ordre public ne représentent pas les seules interventions des gendarmes en ce soir de réveillon.
Après les heurts dans le centre et les patrouilles, le capitaine Masson doit désormais se rendre à Saint-Martin-du-Var, pour procéder à une opération de contrôle d'alcoolémie.
Dans l'ensemble, les autorités signalent que cette soirée du Nouvel An a été "plus calme que les années précédentes". À Nice notamment, cinq interpellations ont eu lieu, notamment pour feux de poubelles et feux de véhicules. Dans l'ensemble des Alpes-Maritimes, 14 véhicules ont été ainsi incendiés, contre 33 l'an dernier.