Tempête Alex: grand succès pour une concertation sur les crues qui a rassemblé 10% des habitants des Alpes-Maritimes

Un couple de touristes dans une rue de Breil-sur-Royal, dix mois après la tempête Alex, le 12 août 2021 dans les Alpes-Maritimes - Valery HACHE © 2019 AFP
Près de 10% des habitants des vallées des Alpes-Maritimes ravagées par la tempête Alex ont participé à une concertation citoyenne pour imaginer des mesures de rebond de leur région, un résultat "exceptionnel" selon le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau.
"Ça montre qu'il y a une envie de la part des gens de rebondir après la crise qu'ils ont vécue", a insisté Marc Fesneau samedi dans un entretien à l'AFP.
Au total, 1421 des quelque 15.000 habitants des vallées de la Roya, de la Vésubie et de la Tinée, où les crues d'octobre 2020 ont fait 10 morts et huit disparus, ont participé à cette concertation. Un chiffre "très au-dessus de la moyenne pour des exercices similaires", selon la synthèse consultée par l'AFP.
Au moins 50 millions d'euros pour des projets participatifs
À partir de ces propositions, déjà partagées avec les maires, des discussions vont maintenant s'engager avec les collectivités territoriales, appelées à les financer.
"Car l'idée est bien que ce soit l'Etat et les collectivités locales qui décident des projets à financer", a expliqué Marc Fesneau.
Sur les 572 millions d'euros consacrés à la reconstruction, l'Etat a réservé 50 millions d'euros à ces projets participatifs, financement qui pourra plus que doubler grâce aux collectivités et à l'Union européenne.
Les projets retenus seront présentés à l'automne. "L'important c'est d'assumer nos choix et de les assumer publiquement", a plaidé Marc Fesneau, selon qui le coût ne sera pas le seul critère: "La panoplie des projets choisis doit correspondre à l'envie du territoire, au-delà de la reconstruction stricte".
Réseau haut débit et téléphérique
Quatre axes principaux se sont dégagés, avec le souci de "vallées vivantes", notamment en redonnant vie aux centres historiques des villages par la réhabilitation des logements et l'accueil de nouveaux habitants.
Deuxième axe, le besoin de "connexions adaptées" entre vallées. Ainsi faut-il "désenclaver le territoire, numériquement et physiquement", avec le développement d'un réseau haut débit ou la modernisation des lignes ferroviaires.
Pour désenclaver Casterino, toujours isolé depuis les crues, à 1550 m d'altitude dans la Roya, c'est un téléphérique qui a été suggéré, pour rejoindre les hôtels et le site de ski de fond du hameau.
Dans le cadre d'un "autre équilibre avec la nature", les habitants appellent à une transition énergétique, notamment en développant les énergies renouvelables et en soutenant de nouveau la filière bois.
Enfin, pour encourager une "nouvelle attractivité", une diversification de l'offre d'hébergement touristique semble nécessaire, toute comme la création de zones d'activités commerciales, d'une zone franche, ou la mise en valeur du patrimoine culturel.