Série de noyades sur la Côte d’Azur: le risque multiplié par trois avec le pic de chaleur

Quatre personnes sont mortes ces deux derniers jours par noyade dans les Alpes-Maritimes, le préfet et les maîtres-nageurs appellent à la vigilance.

Ils avaient 61, 71, 78 et 84 ans. Ces quatre personnes sont mortes des suites d’une noyade dans le département des Alpes-Maritimes, en seulement deux jours.

En clair, le risque de noyade augmente lors d'un pic de chaleur. Dans les Alpes-Maritimes, la saison estivale n'est pas encore lancée que déjà le dramatique compteur commence à tourner.

Face à cette vague mortelle, le préfet des Alpes-Maritime, Bernard Gonzalez, a très rapidement réagi. Il a appelé la population "à la plus grande vigilance, plus particulièrement, des personnes âgées, fragiles et des parents de jeunes enfants”, dans un communiqué.

Ce dernier s’adresse particulièrement aux “moins jeunes”, et leur recommande de "choisir des zones de baignades surveillées et de ne pas surestimer son état de forme”.

Dans les Alpes-Maritime, les quatre personnes mortes noyées avaient toutes dépassé la soixantaine. La première victime avait une soixantaine d’années. Elle est morte à Cannes, en début de matinée, mardi. Même jour mais à Vallauris cette fois: un homme de 84 ans est mort sur une plage. Un sapeur-pompier, alors en repos, a sorti la victime de l’eau, en vain.

Mercredi matin, un premier décès est annoncé en matinée à Nice. L’homme est mort sur la plage Cocoon Beach, près de la promenade des Anglais. Le Samu n’est pas parvenu à le réanimer. Dans la même journée, un homme de 78 ans est mort sur la plage du soleil à Menton. La victime aurait été prise d’un malaise cardiaque tandis qu’il se baignait.

"Le soucis, c'est que ces personnes âgées veulent faire des longueurs donc aller aux 300 mètres c'est bien mais on aura du mal à revenir, explique à BFM Nice Côte d'Azur, Dominique Delin, chef du service nautique des Alpes-Maritimes. Et dans ce cas là, on va se noyer rapidement."

"Une noyade sur quatre est mortelle"

Quand sonne une alerte canicule, les autorités communiquent une série de conseils. Elles recommandent de boire de l’eau, de s’alimenter, de rester au frais, de se mouiller, de donner des nouvelles à ses proches, mais aussi d’éviter les efforts physiques.

En effet, le corps humain puise énormément d’énergie pour conserver sa température ambiante en cas de fortes chaleurs. Sans que l’on ne s’en rende compte, notre corps fatigue. La préfecture des Alpes-Maritimes rappelle d’ailleurs "qu’une noyade sur quatre est mortelle et qu’un pic de chaleur multiplie par trois le risque de noyade.”

"A chaque fois, les décès sont dus à des accidents cardio-vasculaires", avait indiqué à l'AFP le service départemental de secours (SDIS). "En début d'été, les seniors surestiment parfois leurs capacités physiques", avait précisé le SDIS rappelant également qu'en début de saison estivale, toutes les plages ne sont pas encore surveillées.

Les noyades ne concernent pas uniquement les personnes âgées. Le préfet des Alpes-Maritimes en appelle au bon sens des parents et rappelle qu'il ne faut "jamais laisser un enfant se baigner en mer ou en piscine sans surveillance d'un adulte".

Les conseils d'un maître-nagueur

Pour limiter au maximum les risques de noyade, Dominique Delin, chef du service nautique des Alpes-Maritimes, recommande de faire attention à tout et "de nager parallèlement à la plage". Pour les personnes qui souffriraient de problème cardiaque, il recommande "de rester au bord de la plage et d'utiliser une bouée de nage en eau libre". Une bouée munie d'un sifflet et sur laquelle on peut s'accrocher en cas de détresse.

Quoi faire en cas de difficulté ?
Essayer de se mettre sur le dos et revenir en faisant des petits battements, ne pas trop bouger pour ne pas s'épuiser et conserver son oxygène. En cas de crampe: "on fait la planche et on demande de l'aide", explique le chef du service nautique des Alpes-Maritimes.

Que faire si je vois quelqu'un en difficulté ?
Si on est un bon nageur, on peut venir en aide à la personne mais le maître-nageur rappelle qu'il ne faut jamais se positionner face à la victime.

Charlotte Lesage