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Séismes sur la Côte d'Azur: un tsunami peut-il se produire au large de la Méditerranée?

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Avec des petits séismes récurrents au large de la Côte d'Azur, et parfois assez puissants pour être ressentis par la population, les scientifiques et les collectivités s'interrogent sur un risque: celui d'un tsunami.

L'une des régions les plus sismiques de France métropolitaine a de nouveau été secouée. Ce mardi 18 mars, un tremblement de terre de magnitude 4,1 a été ressenti sur toute la Côte d'Azur en fin de journée avant une réplique de magnitude 3,8 en fin de soirée.

Ce phénomène de séisme assez régulier sur le territoire, où de légères secousses sont parfois ressenties sur le littoral et des microséismes très régulièrement détectés par les scientifiques. En septembre 2024, un séisme de puissance équivalente s'est même produit au large de la Méditerranée, bien que moins ressenti par les Azuréens en raison de son épicentre plus éloigné des côtes.

"C'est déjà arrivé"

Ce mardi soir, rapidement, le préfet des Alpes-Martimes a précisé qu'il n'y avait pas de "risque de tsunami ni d'effet attendu sur les infrastructures bâtimentaires et collinaires/montagneuses"

Toutefois, certaines communes se préparent à des tremblements de terre plus forts et à un possible raz-de-marée en conséquence. En première ligne, Cannes, qui a été la première à organiser régulièrement des exercices tsunami et à se munir de plusieurs outils afin d'anticiper une catastrophe et mettre à l'abri ses habitants.

"La possibilité d'un séisme plus fort, elle existe", assure Christophe Larroque, géologue au laboratoire Géoazur à BFMTV.com. Avec elle, le risque de voir un jour un tsunami sur la Côte d'Azur est donc bel et bien réel.

"C'est déjà arrivé dans l'histoire plus ancienne", note le géologue. "Le 23 février 1887, un tremblement de terre très fort pour la région, avec une magnitude probable de 6,7 soit beaucoup plus fort qu'hier, s'est produit en mer de Ligure."

L'épicentre de séisme a été localisé à une quinzaine de kilomètres de la côte, au large de Nice. "Un tsunami a eu lieu de Gênes jusqu'à Fréjus, avec des vagues d'une amplitude jusqu'à deux mètres maximum."

Des risques à ne pas négliger

Aujourd'hui, c'est sur un scénario similaire que les géologues travaillent, avec un séisme équivalent et un tsunami aux vagues pouvant atteindre les deux à quatre mètres. "Le séisme de 1887 a sonné le signal d’alarme dans la région, car ce sont des éléments qui avaient été oubliés", assure Christophe Larroque.

Si un tel tsunami n'est pas comparable à certaines catastrophes qui se sont produites dans le Pacifique, comme le dévastateur raz-de-marée de 2004 dans l'Océan indien qui a eu lieu après un séisme de magnitude supérieur à 9, les risques pour la population azuréenne ne sont pas à négliger.

"Si ça se produit lors d'une période défavorable, en été avec du monde sur les plages par exemple, une inondation de l'ordre de deux mètres peut entraîner des victimes en grand nombre", détaille le géologue auprès de BFMTV.com.

"On sait que ça va se passer"

Le but des scientifiques, et des collectivités locales, est donc de prendre en compte ce risque, de s'y préparer, sans pour autant affoler la population. En effet, si le risque d'un tsunami existe, il est impossible de prévoir l'événement.

"On sait que ça va se passer, mais on est incapable de donner une date: est-ce que ça sera dans dix ans? Cent ans? Mille ans?", se questionne-t-il?

"Statistiquement, on se rapproche donc de l'événement, mais la probabilité reste très faible", nuance-t-il. "Ça peut se produire dans un horizon très lointain comme cela peut arriver demain."

Ainsi, si certaines collectivités comme Cannes ou Nice se préparent à l'éventualité d'un tsunami, d'autres communes n'ont pas la même sensibilité face à la question et estime le risque trop faible pour angoisser sa population.

Juliette Moreau Alvarez