"Tôt ou tard, il y aura un grand séisme": la menace d'une catastrophe naturelle sur la Côte d'Azur

Un séisme, de magnitude 3,7 sur l'échelle de Richter, a été ressenti sur une partie de la Côte d'Azur ce lundi 16 décembre. Un nouveau tremblement rappelant que la région est sous la menace d’un séisme d’une grande ampleur.

Plusieurs Azuréens ont senti leurs meubles vibrer en raison du séisme de ce lundi 16 décembre, dont l'épicentre se situe au large de la Méditerranée. Un tremblement de terre d’une magnitude 3,7 sur l’échelle de Richter, rappelant l’instabilité sismique propre à la Côte d’Azur.

Déjà début décembre, un séisme similaire à celui survenu ce lundi a été enregistré. Le 14 septembre dernier, un tremblement de terre plus fort, de magnitude 4,5 sur l'échelle de Richter, avait été ressenti dans la région.

Sous la menace d'une catastrophe naturelle

La multiplication des séismes sur la Côte d’Azur n’est pas liée au hasard. La région est l'une des zones les plus actives de l’Europe de l’Ouest au niveau sismique. Plusieurs failles souterraines capables de produire un séisme supérieur à 6 en intensité menacent cette zone littorale, désormais densément peuplée.

Des séismes beaucoup plus importants que celui du lundi 16 décembre ont d’ailleurs durement frappé le secteur par le passé.

En 1887, un séisme en mer a eu lieu à proximité de la côte Ligure, provoquant des dégâts considérables. Selon le laboratoire Géoazur, ce séisme a causé un tsunami de deux mètres au maximum. Sa magnitude a été estimée entre 6.7 et 6.9.

"Ce séisme a engendré beaucoup de destructions entre Nice et Savone. Il a été causé par une faille toujours active située en mer Ligure et longue de 90 kilomètres", détaille à BFMTV.com, Christophe Larroque, maître de Conférences, spécialisé en tectonique active.

"Tôt ou tard, il y aura un grand séisme de cette envergure de celui de 1887", déclare de son côté Jean-Paul Ampuero, directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD) au laboratoire Géoazur.

Des événements compliqués à anticiper

Malheureusement pour les communes du secteur, il est impossible de prédire quand et où le séisme aura lieu.

"Les séismes sont impossibles à prévoir, même si la plupart des scientifiques travaillent pour pouvoir anticiper ces événements", précise Christophe Larroque.

"Nous vivons dans une zone sismique, il faut apprendre à vivre avec", indiquait Jean-Paul Ampuero.

Les villes se préparent à un tsunami

Face à l'inéluctabilité d’un violent séisme, certaines municipalités se préparent. La commune de Saint-Raphaël a organisé un exercice d'alerte tsunami. Un SMS d'alerte et des messages sonores avaient été diffusés à la population.

"Les tsunamis pourront être causés par les failles ou par des effondrements sous-marins", précise Jean-Paul Ampuero. Selon l'Unesco, il y a 100% de chance que le littoral méditerranéen soit concerné par ce genre de phénomènes d'ici 30 ans.

La municipalité de Cannes, déjà touchée par des inondations, s’est elle aussi pliée à ces exercices de préparation. "Ces failles s'étendent jusqu'à nos côtes. Les violents séismes provoqueront un jour un tsunami. Ces villes ont raison de se préparer", conclut Jean-Paul Ampuero.

Une préparation essentielle pour pouvoir sauver des vies. "Le tsunami de 1887 a eu lieu en février, au moment où les plages étaient désertes. Imaginez s'il se produisait de nos jours en plein mois de juillet", souffle à BFMTV.com Christophe Larroque.

"Une inondation se fait rapidement. L'eau avance à 40 km/h, mais il suffit de s'éloigner du bord et de se mettre à l'abri dans des zones dédiées pour éviter les drames", conclut l'expert.

Sylvain Allemand