BFM Côte d'Azur
Cote dAzur

Saint-Laurent-du-Var: un locataire refuse de quitter son logement HLM et bloque la démolition d'un immeuble

Le quartier de Point-du-Jour, à Saint-Laurent-du-Var, en décembre 2022.

Le quartier de Point-du-Jour, à Saint-Laurent-du-Var, en décembre 2022. - BFM

À Saint-Laurent-du-Var, un locataire refuse de quitter son logement HLM au Point-du-Jour. Le projet de destruction des tours pour construire un éco-quartier se retrouve suspendu.

Joseph Segura, le maire de Saint-Laurent-du-Var, a entamé un projet considérable pour le quartier du Point du Jour: détruire les huit tours HLM et y construire un éco-quartier, comprenant un parc de 5000 m² et la création d'un commissariat de police nationale et municipale.

Problème, un locataire de la tour 5 refuse de quitter son appartement. Agé de 79 ans, il est le seul des résidents à ne pas avoir accepté les propositions de relogement.

Refus systématique des offres

Joseph Segura vitupère:"On est retardé". Le locataire "refuse systématiquement tous les appartements qu’on lui propose", rapporte Nice-Matin.

Dans un article du Figaro, il s'agace. "C’est incompréhensible. Tous les habitants ont été demandeurs de relogement et chaque situation a été étudiée en concertation. Il n’a jamais été question d’expulser des familles pour les placer n’importe où!"

Le locataire habite actuellement un T3 "d’une soixantaine de mètres carrés avec cave et garage", rapportent nos confrères. Les offres faites pour se reloger ne lui conviennent pas. "Il veut un T3 avec les mêmes prestations alors qu’il habite seul, ce n’est pas possible", déclare le maire de Saint-Laurent-du-Var.

Un T2 a été proposé au septuagénaire, avec un garage et un local pour qu’il puisse ranger ses instruments de musique, pour un loyer de 380 euros.

"Nous avons sur la commune plus de 1200 demandes de logements pour actifs aujourd’hui! Négocier d’accord, et c’est d’ailleurs ce que nous avons fait, mais dans la limite du raisonnable", s'agace Joseph Ségura. La tour numéro 5 doit être abattue dans moins de quatre mois. Le maire voit son chantier prendre du retard.

Une expulsion avec la police si nécessaire

"Il a pris un avocat. On va lui faire une dernière demande et s’il ne l’accepte pas nous entamerons des démarches judiciaires par le biais d’une déclaration d’utilité publique, pour obtenir son expulsion avec le concours des forces de l’ordre si nécessaire", assure-t-il au Figaro.

Le locataire, contacté par Nice-Matin, fulmine. "Ça fait 50 ans que j’habite là et on veut me forcer à partir. On m’a menacé de m’expulser." Il estime qu'on ne lui a proposé que "des cages à lapins" en matière de relogement.

"On est bloqué à cause d’une personne alors que c’est un projet censé améliorer la vie du quartier, un projet d’intérêt public. Tout le monde se plaignait des conditions de vie au Point-du-Jour. Du retard sur un projet comme ça, ce sont des millions d’euros", se désole Joseph Ségura à Nice-Matin.

La fin des travaux est prévue pour 2025 avec un coût global de 10 millions d'euros pour la construction et la destruction. La trêve hivernale approche. De novembre à mars, il ne sera plus possible de contraindre le locataire à quitter les lieux. La tour pourrait ne pas être détruite avant le printemps.

N.A.