Sabotages électriques: le préfet des Alpes-Maritimes affirme que la "menace" a été "réévaluée" pour l'Unoc

Le préfet des Alpes-Maritimes a annoncé avoir "réévalué" la menace d'une potentielle attaque du réseau électrique lors du Sommet des océans des Nations unies, qui aura lieu à Nice du 9 au 13 juin.

À deux semaines du lancement du Sommet des océans des Nations unies (Unoc), les sabotages sur plusieurs installations électriques dans les Alpes-Maritimes inquiètent. Deux "bandes d'anarchistes" ont revendiqué cet acte dans un communiqué encore non-authentifié, expliquant avoir voulu cibler la remise des prix du festival de Cannes ce 25 mai.

"À la veille de la cérémonie de remise des prix du Festival de Cannes et de la soirée de gala, nous avons saboté le principal poste électrique alimentant l’agglomération de Cannes, et scié la ligne de 225 kV venant de Nice", ajoutent ces anonymes.

Des actions qui montrent la vulnérabilité du réseau électrique, et qui poussent les autorités à renforcer leurs systèmes de protection.

Coupures de courant dans les Alpes-Maritimes, qui s'en prend au réseau électrique?

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"On va revérifier et regarder tous les dispositifs"

Alors, pour le prochain grand événement accueilli sur les Alpes-Maritimes, la préfecture reste alerte. Sur BFM Nice Côte d'Azur ce lundi 26 mai, le préfet Laurent Hottiaux assure que les problématiques autour d'un potentiel sabotage électrique étaient "déjà pris en compte" mais que les forces de l'ordre vont désormais mettre les bouchées doubles pour éviter un nouvel incident.

"On a réévalué la menace, évidemment. On va revérifier et regarder tous les dispositifs de protection et de sécurité électrique. Mais ils sont déjà intégrés, comme ils le sont dans tous les gros événements."

"La France a l'habitude de gérer ce type d'événements", insiste-t-il, confiant.

Dès le 9 juin, date du début de l'Unoc, des renforts de sécurité très importants sont attendus à Nice pour sécuriser les lieux, le sommet et la population. "Ce dispositif de sécurité est très robuste", veut rassurer le préfet. "Il est à la fois terrestre, aérien, maritime, qui utilise tous les moyens humains mais aussi des moyens technologiques et de pointe."

Un dispositif de sécurité "XXL" avait déjà été annoncé à la mi-avril, avec notamment la présence de 4.000 agents et deux grandes zones de sécurité.

Une menace "sérieuse" selon un spécialiste

Dans les Alpes-Maritimes, de telles attaques sur les installations électriques relancent le débat sur l'insuffisance de l'alimentation dans le département. Aujourd'hui, une trentaine d'ouvrages électriques sont présents dans les Alpes-Maritimes. "L'alimentation est très maillée sur le département, incontestablement", admet Laurent Hottiaux.

En une attaque ce week-end, 160.000 foyers ont été privés d'électricité. Alors la menace d'un nouveau sabotage, en particulier pendant le sommet des Nations unies, "doit être prise au sérieux", assure le professeur émérite spécialiste de l'énergie Jacques Percebois, à BFM Nice Côte d'Azur.

"Les installations énergétiques sont déjà surveillées mais elles sont vulnérables, on ne peut pas mettre un surveillant à chaque kilomètre de réseau aérien." Et le réseau électrique, puisqu'aérien, est par définition beaucoup plus fragile que tous les réseaux comme le gaz et l'eau qui sont quant à eux enterrés. "Il se voit, c'est plus facile à attaquer", confirme Jacques Percebois.

Selon ce dernier, la surveillance des installations électriques va beaucoup passer par "des drones", très efficaces sur les infrastructures visibles.

Trois enquêtes en cours

Trois enquêtes sont encore en cours, une pour chaque incident sur les installations électriques. Bien que certains élus comme Éric Ciotti évoque un "acte terroriste", le parquet national antiterroriste ne s'est pas saisi.

La revendiciation anarchiste est encore étudiée et reste à authentifier. Les liens avec les trois attaques sont aussi à déterminer.

En attendant, la conférence des Nations unies sur l'Océan approche: elle aura lieu du 9 au 13 juin. L'événement sera précédé d'une conférence réunissant 2.000 scientifiques d'une centaine de pays du 3 au 6 juin.

Juliette Moreau Alvarez