BFM Côte d'Azur
Cote dAzur

Refus d'obtempérer à Nice: la mère du conducteur tué par un policier contredit la version de la police

placeholder video
Un homme de 24 ans a été tué par un policier mercredi à Nice, après un refus d'obtempérer. Pour la mère de la victime, rien ne justifiait le tir de l'agent.

Elle est sortie du silence. La mère du conducteur de 24 ans, tué par le tir d'un policier ce mercredi à Nice lors d'un refus d'obtempérer, s'est confiée à nos confrères du Parisien. Celle qui a perdu l'aîné de ses trois enfants se dit "scandalisée", "anéantie", et contredit fermement la version de la police.

Le lendemain du drame déjà, les proches de la victime, Zied B., évoquaient un "homicide" par la voix de l'un de leurs avocats, maître Sefen Guez Guez. Ce dernier dénonçait "une réaction clairement disproportionnée". Et pour la mère de famille, rien ne justifie le tir de l'agent.

"Le policier n’avait pas le droit de tirer. Les images sont choquantes. C’est comme s’il avait exécuté mon fils à bout portant", a-t-elle déclaré dans les colonnes du quotidien.

La version de la police contestée

Plusieurs vidéos, largement diffusées sur les réseaux sociaux, montrent le policier faire usage de son arme tandis que la voiture de la victime semble redémarrer. Son coéquipier se trouve quant à lui à l'intérieur du véhicule de police.

Sur l'antenne de BFM Nice Côte d'Azur, Laurent Martin de Frémont, secrétaire départemental SGP Police FO, avait affirmé que le collègue du policier auteur du tir se trouvait à l'extérieur du véhicule et que sa vie était directement menacée.

Malgré les vidéos, le premier adjoint au maire de Nice, Anthony Borré, a affirmé son soutien aux forces de l'ordre et défendu la "présomption de légitime défense". "Je suis scandalisée par les mensonges qui ont été dits par les médias", a réagi la mère de la victime, pour qui l'existence de ces vidéos a permis de rétablir la vérité.

Dans un communiqué, le procureur de la République à Nice, Xavier Bonhomme, a indiqué que la victime était connue des services de police comme de ceux de la justice. Il avait été notamment condamné pour "des faits de conduite sans permis, d'infraction à la législation sur les stupéfiants et de vol et recel de vol".

Pour les avocats de la famille, maîtres Sefan Guez Guez et Ouadie Elhalalouchi, "on cherche à salir la mémoire de Zied". Ce dernier n'était par ailleurs pas identifié au moment des faits.

Une information judiciaire ouverte

Le policier auteur du tir mortel, âgé de 23 ans, a été mis en examen pour "violences volontaires avec arme ayant causé la mort sans intention de la donner". Placé sous contrôle judiciaire, il est interdit de port d'arme.

Le passager du véhicule, âgé de 26 ans, a lui aussi été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire ce vendredi. Une information judiciaire a été ouverte le même jour pour déterminer "les circonstances exactes du tir" qui a entraîné la mort du conducteur.

Sarah Boumghar