"On veut sauver notre métier": à Nice, les petits pêcheurs manifestent leur colère en marge du Sommet de l'océan

Inquiets face aux nouvelles normes européennes, les petits pêcheurs se sont rassemblés à Nice ce lundi 9 juin pour dénoncer l'uniformisation des règles entre eux et les gros chalutiers, demandant la création d'un statut particulier.

Sur la place Garibaldi à Nice, les petits pêcheurs se sont rassemblés en nombre ce lundi 9 juin pour manifester leur colère. À l'occasion de la 3e Conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc), qui doit s'achever le 13 juin, ils espèrent faire entendre leurs revendications sur l'avenir de leur profession.

"On a décidé de venir aujourd'hui à l'Unoc, puisqu'ils sont en train de préparer notre avenir. Et nous, on aimerait bien en avoir de l'avenir, parce que pour l'instant, on n'en a plus", explique à BFM Côte d'Azur Hélène, pêcheuse à Marseille.

Dans leur viseur: les nouvelles normes européennes et nationales qui uniformisent la réglementation pour les gros et les petits chalutiers.

Création d'un statut spécifique

Parmi les nouvelles obligations pointées du doigt, on retrouve notamment l’installation d’un système de géolocalisation satellite - jusqu’ici réservé aux navires de plus de 12 mètres - et désormais obligatoire pour les plus petits bateaux.

"On fait tout pour avoir un équilibre. Mais la globalité de vos lois, c'est une nuisance à la ressource", interpelle Denis Genovese, président du comité des pêcheurs des Alpes-Maritimes.

Au coeur des revendications des petits pêcheurs, la création d'un statut spécifique pour leur activité. De cette façon, ils échapperaient aux contraintes qui s'appliquent aux navires industriels. "On veut sauver notre métier", plaide Thierry, 61 ans, pêcheur à Saint-Mandrier.

Une rencontre avec Agnès Pannier-Runacher

Une rencontre devrait être organisée avec la ministre de la Transition écologique et de la Mer, Agnès Pannier-Runacher, mais en attendant, les petits pêcheurs ont pu être entendu par un conseiller du ministère ce lundi.

"Ça ne veut pas dire qu'on a gagné. Ça veut dire qu'il y a une considération locale qui est un peu plus définie à ce jour", nuance Denis Genovese.

"Il reste plusieurs jours avant la fin de l'Unoc, donc il peut s'en passer des choses", estime à son tour Geoffrey Menard, président du comité des pêches du Var, évoquant les actions menées en parallèle en Corse. Depuis lundi, une vingtaine d'embarcations de pêcheurs corses bloquent le passage maritime des Bouches de Bonifacio pour protester.

"Les prochaines actions dures vont se passer ici", prévient Geoffrey Menard. Le 12 mai dernier, les pêcheurs s'étaient déjà rassemblé la préfecture des Alpes-Maritimes. Ils espèrent obtenir des réponses avant la fin de la semaine.

Alix Carreaux avec Orlane Edouard