"On a eu 288 vols au-dessus de nous en une journée": les habitants d'Antibes exaspérés par le trafic aérien

200 avions au-dessus de la tête. C'est le cauchemar des Antibois vivant à seulement quelques kilomètres de l'aéroport de Nice. "En une journée, le lundi de Pentecôte, on a eu 288 vols qui sont passés au-dessus de nous, ça veut dire toutes les trois minutes pendant 11 heures", peste Philippe Juvin, un habitant, à BFMTV.
Muni de son sonomètre, comme chaque matin, l'homme mesure les nuisances sonores causées par les avions survolant sa maison. "C'est embêtant la nuit. Parfois même le soir avec la télé, on n'entend pas bien ce qui se dit parce que le bruit est trop fort", se plaint Philippe, également président du Comité de lutte contre le survol d'Antibes.
En 2024, 109.455 mouvements d’avions commerciaux ont été réalisés par l'aéroport de Nice. Des survols intempestifs qui hérissent le poil des habitants de jour comme de nuit.
Une pétition lancée
Pour mettre fin à ce calvaire, Philippe Juvin a lancé une pétition, qui s'élève à 775 signatures ce lundi, afin d'alerter les pouvoirs publics sur les effets néfastes du bruit des avions sur la santé et de faire baisser le nombre de vols au-dessus d'Antibes.
"Au-delà de la nuisance sonore, cette situation génère du stress et de la pollution pour ceux qui y vivent", peut-on lire dans le descriptif qui accompagne la pétition.
"Nous demandons la mise en place d’un guidage satellitaire plus précis (technologie RNP AR), permettant d’adapter les trajectoires de vol de manière à ce que quasiment tous les avions survolent la mer pour atterrir à l'aéroport de Nice", décrit Philippe Juvin dans sa pétition.
Selon ses observations, un avion sur quatre passerait au-dessus d'Antibes la nuit, contre un sur cinq, le jour. "Mieux vaut passer au-dessus de la mer (...) ça paraît beaucoup plus simple", analyse l'Antibois.
Afin de permettre un meilleur accueil des voyageurs, en particulier lors des pics de fréquentation estivaux, l'extension du Terminal 2 de l'aéroport de Nice devrait bientôt voir le jour. Un sujet épineux et contesté par les associations qui redoutent l'augmentation des nuisances sonores pour les riverains déjà concernés.
Contacté par BFM Côte d'Azur, l'aéroport de Nice n'a pas souhaité s'exprimer. La direction a cependant contesté dans les colonnes de nice-matin la présence "d’un avion toutes les 2 à 3 minutes pendant des heures, de jour comme de nuit", comme l'avait énoncé la pétition.
"Depuis le début du mois de juillet, le taux de survol de la ville est à peine de 8,67% du total des mouvements aux arrivées. Tous ces survols sont par ailleurs justifiés par des conditions météorologiques où le plafond nuageux est inférieur à 762m, la visibilité à 10km, et où la procédure d’évitement d’Antibes ne peut être effectuée", a objecté Aymeric Staub, porte-parole des aéroports de la Côte d’Azur, auprès de nice-matin.
De réels effets sur la santé
En France, environ deux millions de personnes sont exposées à des niveaux sonores supérieurs au seuil de 45 dB recommandé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), observe l'Université Claude Bernard - Lyon 1.
Les zones d’exposition au bruit des avions dépassant les 50 dB peuvent d'ailleurs s’étendre sur près de 40 kilomètres, ce qui pourrait laisser présager un impact sur les habitations avoisinantes.
Selon l'OMS, une telle exposition au bruit des transports (quel qu'il soit) peut avoir de réels effets sur le sommeil, le risque de maladies cardiovasculaires et l'apprentissage chez les enfants.