Nice: une association dénonce le projet de jumelage de la ville avec Samarcande en Ouzbékistan

Le maire de Nice Christian Estrosi, le 7 octobre 2024 à Nice - Valery HACHE © 2019 AFP
L'association "Tous Citoyens!", présidée par David Nakache, dénonce le jumelage potentiel de la ville de Nice avec celle de Samarcande en Ouzbékistan "où les droits de l'Homme sont bafoués".
Un jumelage "honteux"
Dans un communiqué publié ce mardi 22 avril, le responsable associatif appelle ainsi le maire de Nice, Christian Estrosi, à "renoncer à ce jumelage honteux". Il ajoute: "nous ne devons pas sacrifier les valeurs de la République française pour des intérêts économiques."
"La politique étrangère des villes françaises doit être un outil de promotion et de défense des valeurs de paix, de démocratie, de liberté, de respect des droits individuels et collectifs, et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes".
Une volonté que partage Éric Ciotti, président de UDR, pour qui ce jumelage "trahit les valeurs de Nice". Le député des Alpes-Maritimes estime qu'il "serait irresponsable d'ignorer les graves atteintes aux droits de l'Homme perpétrées par le régime ouzbek".
Citant aussi en exemple le jumelage avec la ville du Cap en Afrique du Sud "en plein apartheid" en 1974 ou le drapeau israélien maintenu sur le fronton de la mairie de Nice "malgré le mandat d'arrêt international pour crime contre l'humanité", David Nakache estime "qu'aucun enseignement n'a été tiré de notre passé".
Une annonce faite en mars par Estrosi
Le maire Christian Estrosi avait annoncé que le jumelage était en bonne voie, le 15 mars dernier, sur X. "Nous avons signé une lettre d’intention en vue d’un futur jumelage avec la région de Samarcande", indiquait-il.
Il assurait alors que Nice "est heureuse de contribuer ainsi à une diplomatie française indépendante et souveraine". En novembre 2024, Emmanuel Macron s'était rendu dans la région pour une visite diplomatique, ce qui en avait fait la première visite présidentielle depuis 1994 en Ouzbékistan.
Un régime autoritaire
Le pays le plus peuplé d'Asie centrale, qui compte près de 35 millions d'habitants, a longtemps été reclus sur le plan géopolitique. Le régime autoritaire a été pointé du doigt pour une répression des manifestations souvent violente. En 2022, des émeutes avaient été réprimées dans le sang, faisant 21 morts en Ouzbékistan.
Dans son rapport publié en 2023, Amnesty International indiquait que la torture et "d’autres formes de mauvais traitements restaient monnaie courante dans les lieux de détention". L'ONG témoigne ainsi de procès inéquitables, d'un pouvoir indiscutable mais aussi d'un recours excessif à la force et d'une censure importante, tant sur la liberté de la pression que de culte.