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Nice: quatre personnes condamnées pour agression homophobe

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Le caractère homophobe a été reconnu par la justice pour cette agression, qui s'est déroulée en décembre dernier dans un bar du centre-ville de Nice.

"Ce n'est pas une peine pour l’exemple aujourd’hui, mais la justice qui condamne l’homophobie", a souligné le procureur de la République ce vendredi après-midi. À la barre du tribunal correctionnel de Nice, les quatre prévenus ont été reconnus coupables d'agression avec circonstances aggravantes.

Le caractère homophobe retenu

Les faits remontent à la fin décembre 2022. Adriano, Arturo et Killian reçoivent des menaces et des insultes par les quatre coupables dans un bar du cours Saleya, à Nice.

Ils sont ensuite violemment agressés, notamment à coups de pied, pour le simple fait d'être homosexuel. À la suite de l'agression, deux des victimes se voient prescrire un jour d'ITT.

Les images de vidéosurveillance montrant l'agression ont été visionnées lors de l'audience, ainsi qu'une vidéo postée sur le réseau social Snapchat. On y voit les agresseurs, tous entre 19 et 20 ans, se vanter et dire: "On les a tués".

Devant le tribunal, les prévenus se sont néanmoins défendus de toute discrimination et ont expliqué "regretter les faits".

Le tribunal a condamné deux d'entre eux à deux ans de prison, dont un an de bracelet électronique et sursis probatoire. Ils ont été jugés particulièrement violents vis-à-vis des victimes. Les deux autres ont quant à eux écopé de huit et douze mois de sursis. Les quatre individus ont également été condamnés à payer jusqu'à 5000 euros aux victimes.

"La justice est capable d'appréhender ce type de sujet"

Le centre LGBTQIA+ Côte d'Azur, qui s'était constitué partie civile, s'est dit soulagé du verdict prononcé. "Là où on est satisfait, c'est que le caractère aggravant de l'homophobie a été retenu pour les quatre personnes mises en cause", explique Erwann Le Hô, coordinateur du centre, au micro de BFM Nice Côte d'Azur. Un sentiment partagé par Kylian, une des victimes.

"On voulait juste la circonstance aggravante. Tout ce qu'il y a autour finalement, c'est presque des paillettes. On est très soulagés", dit-il.

Pour le centre LGBTQIA+ Côte d'Azur, ce jugement permet aussi de faire un travail auprès des victimes de ce type d'agressions. "Il y a 80% des victimes d'actes homophobes qui n'osent pas porter plainte, notamment parce qu'elles ont peur que la justice ne les prenne pas en compte", rappelle-t-il.

C'est pour ça qu'Arturo, autre victime de cette agression, a décidé de prendre la parole. "Ça n'a pas été évident pour ma part de m'afficher et de m'exposer dans les médias, mais je sais que c'est un ensemble qui fait bouger les choses", ajoute-t-il au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Ce vendredi, c'est donc une réelle victoire, selon Erwann Le Hô: "On prouve collectivement que la justice est capable d'appréhender ce type de sujet".

Mélie Lavaud avec Juliette Moreau Alvarez