Nice: les deux étudiantes à l'origine de la vidéo d'un faux accident s'expliquent

La ville de Nice entre le Théâtre national et la promenade des Anglais. (Photo d'illustration) - VALERY HACHE / AFP
Leur mise en scène leur a coûté 24 heures de garde à vue. Soukaïna et Sophia, étudiantes à l'école universitaire de management à l'IAE Nice, reviennent dans Nice Matin sur l'emballement qui a entouré leur vidéo d'un faux accident.
Le 19 janvier dernier, Soukaïna avait publié une vidéo sur Twitter où tout laissait à croire que deux hommes, dans une voiture et consommant des ballons hilarants, ont renversé une cycliste puis pris la fuite.
En réalité, cet accident n'a pas eu lieu. Il s'agissait d'un exercice réalisé dans le cadre d'un projet universitaire sur la sécurité routière, mené en partenariat avec la préfecture des Alpes Maritimes.
"On ne cherchait pas à faire quelque chose de mal"
Mais leur création leur a rapidement échappé des mains, devenant virale sur les réseaux sociaux, partagée par de nombreux internautes, mais aussi des élus. "On a vu qu'il y avait beaucoup de commentaires et on avait aussi des messages de journalistes qui voulaient entrer en contact avec nous", explique Soukaina auprès de Nice Matin.
C'est finalement devant les policiers, à la recherche d'éléments sur cet "accident", que les deux étudiants de 22 et 23 ans ont dû s'expliquer
"On leur a montré tous les documents, dont celui avec le logo de la préfecture expliquant le projet étudiant que l'on devait mener. Les policiers nous ont dit qu'ils avaient cherché partout la personne soi-disant blessée, qu'ils avaient reconnu la rue et visionné les caméras. (...) Mais ils ont compris que l'on ne cherchait pas à faire quelque chose de mal", racontent les deux Niçoises.
"On nous a demandé si on voulait un avocat"
Malgré ces explications, le parquet de Nice a ordonné aux policiers de placer les deux jeunes femmes en garde à vue pour dénonciation de délit imaginaire. "Les policiers vraiment gentils nous ont laissées ensemble dans ce qu'ils ont appelé la 'cellule de luxe'. Mais c'était une horreur", poursuivent les deux étudiantes, qui n'ont pas dormi de la nuit.
"On a expliqué aux policiers que l'on était navré, on a proposé de faire une lettre d'excuse au magistrat", assurent-elles.
Finalement entendues le lendemain matin, elles ont été laissés libre en milieu d'après-midi. Elles sont aujourd'hui soutenues par la direction de leur école, qui veut "rétablir leur honneur, dire et redire qu'elles n'ont pas cherché à inventer un délit".