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Nice: des terrains d'exploitants agricoles menacés par un projet d'écoquartier

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D'ici 10 ans, la technopole urbaine Nice-Méridia doit émerger dans la plaine du Var, où les exploitants agricoles qui doivent vendre leurs terrains dénoncent les prix trop bas proposés par les autorités

"Laissez-nous faire ce qu'on a envie de faire avec nos terrains". À Nice, les exploitants agricoles dénoncent les prix trop bas proposés par les autorités pour racheter leurs terrains dans la plaine du Var, dans le cadre du projet d'écoquartier baptisé Nice Méridia.

Pour un terrain sans maison, le prix du mètre carré est aujourd'hui fixé à une centaine d'euros, un montant insuffisant pour Marie Bravi, propriétaire d'1,7 hectare sur cette zone.

"On connait les prix qui se pratiquent généralement sur la plaine du Var et dans la ville de Nice. On se rend compte que ce sont vraiment des prix très très bas", explique-t-elle au micro de BFM Côte d'Azur.

Un quartier de 60 hectares et plus de 5000 logements

D'ici 10 ans, l'éco quartier Nice Méridia mené par l'Etablissement Public d'Aménagement (EPA) doit émerger dans la plaine du Var. Cette future technopole urbaine prévoit "des activités de haute technologie, des centres de recherche, des entreprises, une université de pointe, et un campus régional de l’apprentissage lancé par la CCI Nice Côte d’Azur", indique la métropole Nice Côte d'Azur sur son site web.

Les travaux de ce quartier de 60 hectares qui prévoit plus de 5000 logements ont commencé depuis 2013, dans une zone où les agriculteurs ont pratiquement tous déserté, laissant leurs maisons ou terrains agricoles à l'abandon, ou remplacés par de nouvelles constructions.

L'EPA refuse de négocier

Les quelques exploitants agricoles restants, une trentaine au total, veulent être actifs dans les négociations pour faire jouer la concurrence entre différents bailleurs, comme c'est le cas de Thierry Costamagna, qui a installé sept de ses sociétés dans la plaine du Var.

"Laissez-nous faire juste ce qu'on a envie de faire avec nos terrains que nos grands-parents se sont battus, saigné, transpiré, pour nous le garder", confie-t-il sur un air désespéré.

Il poursuit: "La difficulté déjà c'est de se reloger à des prix raisonnables. Je vois pas pourquoi j'irai moi chercher un autre local ailleurs alors que j'ai mes terrains et où on nous explique que c'est pas bien".

Dans un communiqué, l'EPA assure proposer à ces propriétaires des prix à l'amiable fixés par France Domaine et ne pas pouvoir procéder à des négociations ouvertes par souci de maintenir le calendrier des travaux.

Kelly Vargin avec Shéhérazade Ben Essaid