BFM Côte d'Azur
Cote dAzur

Nice: ce que l'on sait des soupçons de violences sur des jeunes enfants dans un club de sports

placeholder video
Une enquête a été ouverte pour des faits de maltraitance sur des enfants âgés de 3 à 4 ans et adhérents d'un club sportif à Nice. Un éducateur a été mis à pied après la diffusion de vidéos sur lesquelles il tire des ballons sur les enfants.

Une enquête pour des faits de violences sur des enfants a été ouverte ce lundi 10 mars en raison de la suspicion des faits de maltraitance commis au sein du club sportif niçois Ultra Cimiez sur des jeunes enfants.

"J'ai ouvert d'initiative une enquête préliminaire du chef de violences sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité", a indiqué le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli, auprès de BFM Nice Côte d'Azur.

• Des tirs de ballon de foot

Sur les vidéos que BFM Nice Côte d'Azur a pu consulter, un adulte portant une veste bleue est vu en train de tirer en direction d'un groupe de jeunes enfants sur un terrain de foot à 5. Le ballon heurte le visage d'un enfant.

Ces éléments ont été partagés sur un groupe WhatsApp dans lequel plusieurs parents de jeunes adhérents du club de sports Ultra Cimiez sont membres. Les victimes sont des enfants adhérents du club, qui sont âgés de trois à quatre ans.

Ce club multisports fait partie du groupe Ultra qui comporte neuf clubs, huit dans Alpes-Maritimes et un dans le Var.

• Trois éducateurs identifiés

Les vidéos partagées sur le groupe ont amené d'autres parents à rapporter d'autres éléments. Un parent d'enfant membre du club a fait part des vidéos "qui semblent dater de la saison 2022/2023" au gérant du club Pierrick Bihoue.

Ce dernier indique, dans un communiqué, avoir réussi à "identifier trois animateurs du centre de Cimiez". Une procédure de mise à pied a été enclenchée, affirme le gérant du club.

"Les faits observés sur les vidéos sont violents et inadmissibles. Une procédure de licenciement a été décidée à l'encontre "du seul salarié identifié toujours en poste à date", poursuit le communiqué.

• Le gérant du club assure ne pas avoir été au courant

Selon un témoignage d'une mère d'enfant victime recueilli par Nice-Matin, le gérant aurait "pris la chose à la légère" et "était au courant" des agissements des éducateurs.

"Je vous certifie que jamais je n'ai été informé de tels agissements" avant ce vendredi, jure de son côté Pierrick Bihoue. "Je vous prie de croire à mon entière mobilisation pour contribuer à faire la lumière sur les faits afin que jamais ceux-ci ne se reproduisent", conclut-il.

Le responsable se dit également prêt à collaborer avec les services de police pour le bon déroulé de l'enquête.

• Des parents choqués

Après la diffusion de la vidéo sur le groupe, des parents d'enfants victimes ont exprimé leur colère. "Et comment que j'ai été choqué! Je suis père d'un enfant, des fois elle y allait à reculons, mais je ne savais pas trop pour quelles raisons. Aujourd'hui, les vidéos que je vois m'interrogent", explique Jean-Jacques Dufau, à BFM Nice Côte d'Azur.

Un autre père de famille dit à BFM Nice Côte d'Azur avoir "souvenir que [sa] fille était revenue avec un problème aux dents, les gencives un peu bleues".

"On m'avait rétorqué qu'elle était tombée. Ma deuxième fille, pareil: un bleu sur la tête, et on m'a dit qu'elle était tombée à la suite de disputes d'enfants. Bêtement, j'y ai cru", regrette ce témoin.

"Il m'a répondu que oui, il avait reçu des ballons dans la tête. Je lui ai demandé si c'était à l'occasion de jeux avec les copains, car ça arrive souvent quand on joue au foot. Mais il m'a répondu que non, c'était des très grands qui envoyaient les ballons sur la tête", décrit encore une mère d'un ancien adhérent.

La situation ne surprend d'ailleurs pas les riverains vivant à proximité du club. "On entend beaucoup crier sur les enfants déjà à l'origine", affirme une voisine sous couvert d'anonymat. Un autre riverain assure voir au moins "40 enfants par terrain, entassés les uns sur les autres".

Arthus Vaillant