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Messages féministes censurés à Nice: l’État condamné pour atteinte à la liberté d'expression

La librairie Les Parleuses à Nice, vendredi 9 décembre 2022.

La librairie Les Parleuses à Nice, vendredi 9 décembre 2022. - librairie Les Parleuses

En marge d'une visite de Gérald Darmanin à Nice, une librairie avait vu sa vitrine recouverte d'un panneau noir par des policiers, alors que des affichages féministes avaient été collés sur la devanture.

À Nice, la librairie les Parleuses a fait condamner l’État. Par des ordonnances rendues lundi 26 juin, que Libération a pu consulter, le tribunal administratif de Nice a condamné l’Etat pour atteinte à la liberté d’expression. Une information, confirmée par les gérantes de librairie à BFM Nice Côte d'Azur.

"On a fait la danse de la joie quand on a eu la décision, c’est symboliquement très important pour nous. C’est la reconnaissance de la liberté d’expression des libraires. Nous sommes heureuses et soulagées!", déclare Anouk Aubert, co-gérante de la librairie-café Les Parleuses, jointe par téléphone par BFM Nice Côte d'Azur.

L’État a été condamné à verser à la SARL Xavière et Marguerite la somme provisionnelle de 1000 euros au titre de l’indemnisation de son préjudice moral. De plus, l'État doit verser à la librairie, "1000 euros sur le fondement de l’article L.761-1 du code de justice administrative".

Des messages affichés par des colleuses niçoises

Début décembre, les gérantes de la libraire Les Parleuses à Nice, avaient autorisé le collage de plusieurs messages féministes sur la vitrine, visible depuis l'hôpital Saint-Roch, le futur commissariat de la ville, lieu de visite de Gérald Darmanin.

Ces messages -"qui sème l'impunité récolte la colère", "violeur on vous voit, victimes on vous croit"- avaient été affichés par les colleuses féministes de Nice. Des messages recouverts par un panneau noir lors d'une intervention policière. Les gérantes avaient dénoncé une atteinte à la liberté d'expression.

Le ministre de l'Intérieur a été accusé de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance. Un non-lieu a été prononcé en juillet 2022 et confirmé en janvier 2023.

Michel Bernouin avec Alicia Foricher