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Marineland: plus de 200 associations manifesteront samedi contre la captivité des deux orques du parc d'Antibes

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L'association demande notamment au parc d'accepter un transfert des deux orques vers un sanctuaire canadien où elles pourront vivre en semi-captivité.

"Le parc fait la sourde oreille depuis des années maintenant." Alors que l'association One Voice est en conflit depuis de nombreuses années déjà avec le parc Marineland d'Antibes, notamment concernant les conditions de captivité des deux orques, Wikie et Keijo, le collectif de défense des animaux compte cette fois taper du poing sur la table.

Un rassemblement de 221 associations est prévu devant le parc ce samedi 10 août, de 17 heures à 19 heures, pour informer et sensibiliser le public sur la condition des cétacés, mais aussi demander leur transfert vers une structure plus adaptée à ces êtres marins, en particulier après la mort l'hiver dernier de deux autres orques du parc, Inouk et Moana.

Une trentaine de pays représentés

Si One Voice a l'habitude d'occuper le rond-point se trouvant devant le parc pour protester contre la captivité des animaux, le rassemblement de ce samedi a avant tout une portée symbolique puisque le collectif sera rejoint par de nombreuses associations locales et nationales.

À cela, s'ajoute la participation de "plus de 70 associations internationales qui ont accepté d'apporter leur soutien à ce rassemblement, afin de lui donner plus de visibilité", explique Corinne Bouvot, responsable départementale de l'association One Voice dans les Alpes-Maritimes, invitée de BFM Nice Côte d'Azur ce vendredi.

Au total, 37 pays seront représentés lors de ce rassemblement. Mais l'association bénéficie également du soutien de quatre restaurants végétaliens et de plusieurs partis politiques. L'ancienne eurodéputée Europe Écologie-Les Verts Caroline Roose sera notamment présente à la manifestation de ce samedi.

One Voice demande un transfert vers le Canada

L'association espère, avec ce rassemblement, convaincre le parc de donner son accord pour transférer les deux orques dans un sanctuaire canadien, où elles seraient en mesure de vivre en semi-captivité. Un projet déjà "bien avancé", selon la responsable de l'association.

"C'est une grande baie en bordure de côte, délimitée par des filets qui vont jusqu'au fond. C'est une baie en semi-captivité, qui permettrait aux orques d'évoluer dans un milieu beaucoup plus adapté à leurs besoins, de se nourrir d'une alimentation vivante, et surtout de décider par elles-mêmes et pour elles-mêmes".

De par leur naissance en captivité, les deux orques ne pourraient toutefois pas être totalement renvoyées dans l'océan. "Elles n'ont jamais vraiment connu autre chose que le bassin traité de Marineland, donc bien évidemment une assistance humaine serait vraisemblablement nécessaire tout le reste de leur vie", explique Corinne Bouvot. "Mais en leur apportant quand même la possibilité d'évoluer par elles-mêmes."

Un transfert qui nécessiterait bien entendu un suivi vétérinaire méticuleux des deux orques pour s'assurer qu'elles puissent survivre à un tel voyage, leur condition de santé restant toujours incertain.

Une expertise "toujours en cours"

Tout transfert des deux orques est toutefois momentanément bloqué par l'attente d'une décision de justice. Cette dernière avait ordonné en janvier dernier au parc de garder les orques encore quelques mois, le temps de réaliser une expertise vétérinaire de leur état de santé.

"L'expertise est toujours en cours. Il faut savoir que le parc a fait appel de cette décision du tribunal. Au mois d’octobre, nous irons au tribunal puisque Marineland fait appel de cette décision. Ça nous permet de confirmer leur réel désir de se débarrasser des orques."

Le transfert vers le Canada voulu par l'association One Voice n'est pas le seul à être bloqué en attendant cette décision: c'est aussi le cas de toute vente que Marineland voudrait faire des deux orques vers un autre parc. Il avait dans un premier temps été question d'une vente vers le Japon, avant qu'une nouvelle possibilité ne se profile entre Marineland et le parc Loro Parque de Ténérife, aux îles Canaries.

"Ce qui serait tout aussi dramatique pour Wikie et Keijo, parce qu’elles se retrouveraient non seulement avec des individus qu’elles ne connaissent pas, donc un langage différent, et en plus un espace encore plus réduit que celui dans lequel elles évoluent actuellement. Elles seraient à nouveau contraintes de performer, voire même de se reproduire", alerte Corinne Bouvot.

L'association One Voice espère être enfin entendue par le parc. Selon le collectif, cette nouvelle mobilisation représente "l'occasion ou jamais" pour le parc de montrer qu'il se soucie du bien-être de ses animaux, et d'accepter le transfert vers le sanctuaire canadien plutôt qu'une transaction financière avec un autre parc.

Laurène Rocheteau