Marineland: les orques doivent rester à Antibes pour l'instant et ne peuvent pas rejoindre l'Espagne

Une orque du parc Marineland d'Antibes, quelques jours avant sa fermeture en janvier 2025. - BFM Nice Côte d'Azur
Les orques et dauphins du Marineland d'Antibes (Alpes-Maritimes) ne peuvent pas partir en Espagne, à la suite d'un avis défavorable de l'autorité scientifique espagnole, et doivent rester sur place pour l'instant, a indiqué à l'AFP le cabinet de la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, ce jeudi 10 avril.
"La ministre demande à Parques Reunidos, le propriétaire de Marineland, de veiller à ce que les soins apportés aux animaux soient maintenus dans l'attente d'une future solution", ajoute cette même source, alors que les contrats des soigneurs des animaux expiraient normalement à la mi-avril.
Une "bonne nouvelle" pour One Voice
L'association One Voice a salué, auprès de BFMTV.com, la décision. "C'est une très bonne nouvelle", a souligné Muriel Arnal, fondatrice de l'association. Cette dernière ajoute qu'un bébé orque vient de naître au parc de Tenerife.
"Et on ne doit pas le perturber pendant les premiers mois de sa vie. L'arrivée de Wikie et Keijo avec le bruit et leurs bactéries serait négative."
Cet avis défavorable paraît être une bonne nouvelle "à condition que le gouvernement accepte notre demande, qui date de 2023, de laisser des spécialistes, des vétérinaires, soigner les orques de Marineland qui sont en mauvaise posture", poursuit Muriel Arnal. L'association propose par ailleurs de tout financer et réclame une nouvelle fois l'envoi à terme des orques vers le sanctuaire de la Nouvelle-Écosse.
Un rapport négatif de l'autorité espagnole
Installé sur la Côte d'Azur depuis 1970, Marineland a fermé au public en janvier, miné par la désaffection des touristes et la loi de 2021 sur le bien-être animal qui interdira à partir de décembre 2026 les spectacles et le maintien en captivité d'orques et de dauphins en France.
La direction du parc a déposé en février une demande pour transférer avant la mi-avril ses deux orques --Wikie, 24 ans, et son fils Keijo, 11 ans-- et ses 12 dauphins dans deux parcs en Espagne.
Une autorité scientifique espagnole était chargée d'évaluer les infrastructures d'accueil. Mais elle "refuse le transfert", "à la fois pour Loro Parque à Tenerife s'agissant des deux orques et pour l'aquarium de Madrid s'agissant des douze dauphins", explique-t-on dans l'entourage de la ministre.
Cette autorité a conclu que "les installations ne répondent pas aux exigences minimales en termes de surface, de volume et de profondeur pour héberger des spécimens comme ceux-là dans des conditions optimales". "Donc à la suite de cet avis, on ne peut pas délivrer l'autorisation pour transférer les animaux en Espagne", a poursuivi la même source.
"L'extrême urgence" des transferts
La direction de Marineland insistait sur "l'extrême urgence" des transferts, dans la mesure où les contrats de ses salariés, et en particulier des soigneurs, expirent à la mi-avril, et où des travaux de maintenance seraient nécessaires en cas de maintien des bassins.
Mais le gouvernement souligne que, faute d'autre solution immédiate, Marineland est contraint de conserver les animaux et d'en prendre soin. "Dans la mesure où ils sont propriétaires de ces animaux ils sont bien évidemment responsable de leur bien-être", souligne-t-on. Contacté ce jeudi par l'AFP, le parc a indiqué qu'il ne souhaitait pas réagir immédiatement et qu'il s'exprimerait "très prochainement".
Agnès Pannier-Runacher avait annoncé en février son intention de proposer à ses homologues espagnol, italien et grec la création d'un sanctuaire marin européen. Mais il ne serait pas opérationnel avant "au moins un an", rappelle-t-on.