Lynchage d'un cambrioleur présumé à l'Escarène: ce que l'on sait du profil de la victime

Son entourage le décrit comme un homme qui aimait faire la fête, mais qui pouvait devenir violent avec l'alcool. Âgé de 39 ans, Jérémy Dasylva est mort après avoir été pourchassé et battu par plusieurs habitants de l'Escarène (Alpes-Maritimes) le 12 octobre dernier qui l'accusaient d'avoir commi un cambriolage.
Connu des forces de l'ordre
Transporté en urgence à l'hôpital Pasteur de Nice sans que son pronostic vital ne soit engagé, l'homme est mort deux jours plus tard des suites de ses blessures. Le parquet a révélé ce lundi les résultats de l'autopsie de son corps, qui a permis d'identifier un choc traumatique au niveau de l'abdomen, ayant entraîné un choc septique fatal.
Jérémy Dasylva a vécu à La Colle-sur-Loup, une commune située à environ 40 kilomètres de l'Escarène. Il y était connu des forces de l'ordre pour différentes infractions de droit commun, dont rébellion.
Un homme dévoué à son fils et qui aimait la fête
Dans la commune, tous les habitants de sa génération connaissent ce père de famille qui s'était installé avec une de ses ex-compagnes. Celle-ci parle de lui comme un homme qui aimait la fête et les soirées ambiancées.
L'une de ses amies d'enfance se souvient de quelqu'un qui faisait rire toute la commune, même si, elle l'avoue, l'alcool pouvait le rendre violent. Mais un proche de sa famille l'assure, Jérémy Dasylva n'a jamais voulu faire de mal à quelqu'un et faisait tout pour rendre son fils heureux.
Olivia, qui était en couple avec la victime depuis plusieurs mois, refuse de croire que Jérémy Dasylva avait volé la carte bleue et l'argent liquide d'une habitante du village, avant d'être poursuivi par des habitants.
"Ce n'était sûrement pas un cambrioleur, il était en CDI dans une boîte de déménageurs et il gagnait 2500 euros par mois. Alors, 45 euros et une carte bleue, qu'est-ce qu'il aurait fait avec ça?" s'est-elle interrogée auprès du Figaro.
Elle plaide plutôt pour un crime raciste et assure qu'on "lui reprochait d'être arabe", précisant "qu'il ne l'était pas".
Une information judiciaire a été ouverte le 21 octobre pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" par le parquet de Nice. L’enquête a été confiée à la brigade de recherche de Nice. Pour le moment, aucune mise en examen n'a été effectuée dans ce dossier.