"Laissez-nous entreprendre en France": l'appel des dirigeants de Canua Island, dans l'attente de la dernière autorisation

Ils s'inquiètent de ne pas le voir arriver. Le permis d'armement, dernier à devoir être obtenu avant exploitation du site, n'a toujours pas été délivré aux dirigeants de Canua Island, cette plage flottante privée qui devrait jeter l'ancre au large de Mandelieu-la-Napoule.
"Malgré une instruction pointilleuse par les services de l’Etat et le fait que nous soyons 100% conforme à la réglementation et écologiquement bien au-dessus des standards pratiqués sur la côte tous les jours, nous n’avons toujours pas reçu les permis nécessaires à l’exploitation de Canua. Je le dis avec gravité aujourd’hui: cette situation met en péril notre entreprise et la centaine d’emplois créée", écrivent Jean-Bernard Falco, président de Canua, et ses deux fondateurs, Marc Audineau et Tony Philp, dans un communiqué.
Des lenteurs "incompréhensibles"
Sur le plateau de BFM Nice Côte d'Azur ce mercredi matin, Marc Audineau a affirmé que le "bateau est 100% conforme à la réglementation maritime", expliquant qu'il n'y a "aucune raison pour nous empêcher d'avancer".
"Aujourd'hui c'est incompréhensible, on a validé l'ensemble des étapes, notre bateau est 100% conforme. C'est un navire qui est éco-responsable (...) On est même le meilleur élève de la classe", a déclaré Marc Audineau.
Selon ces derniers, qui affirmaient il y a six jours que l'île était prête à s'installer "dans les heures et même les jours qui viennent", la situation met en péril la centaine d'emplois créés.
"Confiants dans la conformité et le caractère novateur et responsable de notre projet, nous avons embauché plus de 100 salariés (un équipage de 23 personnes et 80 professionnels de la restauration) qui nous demandent désormais tous les jours quel sort va leur être réservé. Nous sommes bien en peine de leur répondre. Cette situation est un supplice", déplorent-ils.
Marc Audineau l'a assuré à BFM Nice Côte d'Azur ce mercredi matin: "Si à la fin de la semaine, on n'a pas les autorisations, on sera obligé de licencier l'ensemble de nos collaborateurs".
Renaud Muselier opposé au projet
Le projet, bien que soutenu par le maire (LR) de Mandelieu-la-Napoule, Sébastien Leroy, a suscité la polémique parmi les élus locaux. Le Conseil régional et son président, Renaud Muselier, s'y sont vivement opposés. "On a une pollution globale, une pollution visuelle. Tout ce qui ne faut pas faire est dans ce projet", a-t-il notamment déclaré.
De son côté, Hervé Berville, secrétaire d'Etat chargé de la Mer, a également vivement critiqué le projet. "C'est le type de projet pour moi qui n'est ni fait, ni à refaire", avait-t-il expliqué la semaine dernière.
Les dirigeants de l'île flottante, eux, "implorent le gouvernement de les laisser travailler".