"Je rentre avec le cœur brisé": ces passagers en provenance de Tel-Aviv ont atterri à Nice

Il est plus de 22h30 lorsque l'avion touche le tarmac, avec plus de deux heures de retard. C'est soulagé mais le cœur lourd que les passagers d'un vol en provenance de Tel-Aviv ont atterri à l'aéroport Nice Côte d'Azur mercredi 11 octobre.
S'ensuivent des accolades et des embrassades, des mots de réconfort aussi, avec les proches venus accueillir les voyageurs quittant Israël, conséquence de l'offensive des terroristes du Hamas samedi 7 octobre. Les visages traduisent une intense fatigue.
À l'aéroport Ben Gourion, au départ, les alarmes ont retenti en raison de tirs de roquettes. "On a eu la sirène dans la queue pour enregistrer. On a dû tous se mettre par terre. C'est assez violent. Il y avait des milliers de personnes avec nous à l'aéroport, comme ça, par terre. C'est la guerre", retrace Shneor, l'air incrédule.
"On a laissé les maris derrière"
Toutes les familles n'ont pas pu faire leur retour sur le sol français au complet. "On a laissé les maris derrière", reconnaît Sacha dans un rire nerveux. "Ce n'est pas très courageux, mais on est très heureux de retrouver la famille."
Aux proches toujours présents en Israël, elle adresse "une grosse pensée". "C'est un petit abandon, mais c'est pour le bien-être de la famille", insiste-t-elle.
"Je rentre avec le cœur brisé parce que j'ai l'impression d'avoir fui le pays et laissé mes enfants en arrière", s'émeut une autre femme ayant requis l'anonymat. "C'est terrible."
11 Français tués dans les attaques du Hamas
Pour les familles venues accueillir les passagers du vol, l'attente n'a pas non plus été de tout repos.
"C'est dur. Elle ne savait pas si elle pouvait revenir. C'est très, très dur. Très angoissant. Toute la famille, ici en France, on est très, très angoissés", souffle Carine.
Pour beaucoup, la prochaine étape ne peut être qu'un retour en Israël. Mais l'horizon semble à cette heure bien abstrait et le spectre d'un conflit encore plus meurtrier s'épaissit. Les derniers bilans font état d'au moins 1200 morts côté israélien et autant côté palestinien. Le Quai d'Orsay déplore pour sa part 11 pertes de nationalité française.
Pour faciliter le rapatriement des personnes les plus vulnérables, Air France opère ce jeudi 12 octobre un "vol spécial", avec 381 passagers à bord.