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"Insultes, crachats": à Nice, des soignants témoignent d'une "recrudescence" des violences à l'hôpital

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Depuis quelques mois, les soignants des hôpitaux de Nice font face à une multiplication d'actes d'agression. Pour eux, ce phénomène est notamment dû au manque d'effectifs.

"Des insultes, des crachats, des violences physiques ou verbales". Les soignants des hôpitaux de Nice sont régulièrement la cible d'insultes ou de provocations par des patients. Dans la nuit du 30 octobre dernier, la police a dû intervenir après qu'une infirmière a été menacée. Pour les soignants, ce phénomène préoccupant s'est accentué avec la crise sanitaire.

"Il y a une recrudescence depuis le Covid, affirme au micro de BFM Nice Côte d'Azur, Jérémy, aide-soignant aux urgences de l'hôpital Pasteur 2 à Nice. C'est une certitude, je pense que l'enfermement général a rendu fous les gens et je pense que maintenant ça va de mal en pire."

"On demande juste à être soutenus"

Certains aides-soignants et brancardiers imputent à ces incivilités et violences la conséquence d'un manque d'effectifs qui rallonge les délais de prise en charge des patients. "Quand il y a des personnes qui attendent trop longtemps, c'est vrai que des fois ça dégénère parce que les patients en ont marre", détaille Hakim, brancardier aux urgences de l'hôpital Pasteur 2 à Nice. "Malheureusement, il y a des fois où on n'est pas en nombre", déplore-t-il.

D'autres soignants pointent du doigt le manque d'écoute de la part de leur hiérarchie.

"On ne demande pas à ce qu'il y ait l'armée ou la police en permanence avec nous, on demande juste à être soutenus", ajoute Jérémy, aide-soignant aux urgences de l'hôpital Pasteur 2 à Nice. De nous faire comprendre que si demain on a un souci: 'vous inquiétez pas, on est là pour vous'. C'est aussi simple que ça en fait."

"Il faut trouver des solutions"

Les soignants, épuisés par la crise du Covid-19, peinent à tenir la cadence. Pour la CGT CHU Nice, la "violence explose" à cause des délais d'attente dans l'hôpital.

"Si on attend des heures et des heures en souffrance sur un brancard, ou dans une pièce sans qu'on vienne vous voir ou sans qu'on ait soit un verre d'eau soit un plateau repas, la violence explose", explique Stéphane Gauberti, responsable CGT CHU Nice.

Pour le responsable de la CGT CHU Nice, des "solutions" doivent être prises pour la sécurité des patients ainsi que pour celle des soignants. Il recommande "d'embaucher" plus de personnel pour "réduire les délais d'attente" et également une augmentation des budgets formation pour que les soignants qui le souhaitent puissent être formés au métier en tension.

Alice Brousse et Solenne Bertrand