"Ils doivent nous aider": victime d'un guet-apens homophobe à Nice, il appelle Grindr à coopérer avec la justice

Logo de l'application de rencontres Grindr - CHRIS DELMAS / AFP
Heddy, un militant de SOS LGBTQIA+ Côte d’Azur, avait été violemment agressé dans le centre-ville de Nice par deux individus, le 7 février dernier. La victime, âgée de 26 ans, avait été entraînée dans un guet-apens homophobe via l’application Grindr.
Face à cet acte violent, Heddy avait décidé de porter plainte. Deux mois après le dépôt, le militant ne sait toujours pas si ses deux agresseurs ont pu être identifiés et retrouvés. Une situation très compliquée à vivre pour lui. "J’ai peur de sortir seul le soir, marcher dans la rue m’angoisse…", témoigne-t-il auprès de France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur.
"Les premiers jours qui ont suivi ont été horribles. (…) J’ai réalisé que j’aurais pu mourir", ajoute-t-il.
Deux mois après, Heddy se souvient encore parfaitement de son agression. Ce jour-là, il décide de se connecter sur l'application de rencontre Grindr sur laquelle il finit par échanger avec un garçon qui lui donne rapidement rendez-vous. Une fois sur place, le militant LGBTQUIA+ remarque deux hommes l'observant avec insistance. "J’ai senti le piège se refermer", témoigne-t-il à France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur.
"C’était une scène irréaliste, de film. J’étais coincé contre un mur, étranglé. Ses mains m’ont serré jusqu’à ce que je perde connaissance. Et ensuite, trou noir, je ne me souviens de rien", ajoute-t-il.
Rencontrer des représentants de l'application
Malgré la violence de l'agression, les deux suspects n'ont toujours pas été retrouvés, même si une enquête est toujours en cours. Pour la victime, l'application américaine Grindr doit collaborer avec la justice pour faire avancer son dossier. Les réquisitions de données d'une entreprise étrangère, non soumise au droit européen et français, ne sont possibles que si la société donne son accord.
"Ils récoltent d’énormes quantités d’informations sur leurs utilisateurs, qui permettent aussi de faire vivre leur modèle économique. Alors, ils doivent être impliqués, ils doivent nous aider", indique-t-il à France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Une demande de collaboration qui intervient alors que plusieurs guets-apens homophobes ont déjà été planifiés sur cette application avec un mode opératoire désormais connu. Les agresseurs attirent leur victime en lui faisant croire à un rendez-vous.
"Mon souhait, c’est d’abord de rencontrer des représentants de l'application et de créer un partenariat. Ils ont un rôle à jouer: campagnes de prévention, recensement des guets-apens, transmission des données aux autorités compétentes…", explique Heddy à nos confrères.