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"Il n'est pas à sa place": une Azuréenne se bat pour sortir son fils de foyer et dénonce les violences qu'il y subit

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Patricia se bat depuis près d'un an pour récupérer son fils Charly, placé en foyer depuis qu'il a émis le souhait de ne plus voir son père. Sa mère dénonce des "agressions" et des "viols" dans ce foyer, où son placement a pourtant été prolongé.

Un combat pour récupérer son fils. Depuis onze mois, Patricia se bat pour récupérer son fils, placé en foyer. Cette Azuréenne dénonce un placement qu'elle juge abusif et dangereux pour Charly, âgé de 8 ans.

Elle a décidé de porter l'affaire une nouvelle fois devant les tribunaux à la mi-juillet, malgré une grande déception le 28 juin dernier. Le juge avait alors décidé de maintenir son fils en foyer, pour un an supplémentaire.

Une décision terrible à accepter. "Toutes les conditions étaient réunies, puisque le procureur s'est dit favorable à une main levée de ce placement", rapporte-t-elle à BFM Nice Côte d'Azur. "Le foyer l'était également." Patricia était également soutenue par plusieurs associations pour récupérer son fils, en vain.

Des agressions répétées au foyer selon sa mère

Né d'un père condamné pour violences conjugales il y a plusieurs années, Charly l'a rejeté et ne veut plus le voir. Les services sociaux ont alors décidé de le placer, à l'âge de 7 ans. Mais un an plus tard, la situation n'a pas changé. Le père insiste alors pour qu'il reste en foyer. Une décision qui a été actée par le juge pour enfants.

"Il n'a aucun suivi. Je peine à bout de bras à faire les suivis médicaux", raconte Patricia, très émue. "Il n'est pas à sa place et doit vraiment rentrer à la maison"

Démunie, la mère de Charly dénonce aussi les violences que son fils, l'un des plus jeunes du foyer, subirait depuis qu'il y est placé. "Viol, des agressions de toutes sortes par des adolescents, déscolarisation continue", assure Patricia. "Cette année, il a été en échec scolaire total."

Patricia possède également des photos où l'on voit de nombreux hématomes sur les jambes du petit garçon. Ces violences, Charly en fait souvent part à sa mère par téléphone. Dans un enregistrement d'un échange téléphonique entre elle et son fils, le jeune garçon se confie.

"Peut-être que mon corps est en train de se préparer pour la mort, je sais pas", peut-on l'entendre dire. "Encore un gros coup, du sang qui dégouline par terre, plus de Charly je suis mort."

Dans des extraits audio qu'a pu se procurer BFM Nice Côte d'Azur, le petit garçon évoque clairement l'idée de mettre fin à ses jours.

"Je n'ai qu'une hâte, qu'il puisse rentrer"

Dans ces conditions, Patricia est prête à tout pour récupérer son fils. En parallèle d'une nouvelle demande pour sortir Charly du foyer, elle a porté plainte contre le juge en charge du dossier et les travailleurs sociaux.

Elle dénonce une "expédition punitive" et leur reproche de fausses dépositions lors d'entretiens menés avec Charly. "Qu'il soit puni à ce point-là, parce qu'il a osé dire qu'il avait peur de son père, je trouve ça indécent et totalement fou comme attitude."

"À chaque fois que je l'appelle que je lui demande ce qu'il a besoin, il me dit 'de toi maman'", pleure sa mère.

"Je n'ai qu'une hâte, c'est qu'il puisse rentrer à la maison, qu'il retourne dans sa vie, dans ses plaisirs, dans tous ces moments magnifiques qu'il pouvait avoir avec moi, sa famille et ses amis."

Plusieurs associations l'aident toujours dans cette nouvelle étape judiciaire afin de ramener Charly à sa mère. Elles se tiennent aussi à ses côtés pour aider Patricia après le retour de son fils.

"Il va y avoir une reconstruction énorme", assure Anne-Cécile Collet, présidente de l'association Les Petits invincibles-Pour la protection des enfants. "Plus il sera pris en charge, mieux il va revenir doucement vers sa vie, mais ça ne sera pas facile parce qu'il a été brisé.

Face à l'urgence de la situation, Patricia ne perd pas espoir. Charly, de son côté, continue de prendre contact avec sa mère mais rejette toujours tous les rendez-vous organisés par le foyer avec son père.

Cédric Adam, avec Juliette Moreau Alvarez