"Il m’a donné un coup de poing dans l’oreille": le président du bureau de vote agressé à Nice témoigne

Des isoloirs dans un bureau de vote à Laval, le 9 juin 2024. (Photo d'illustration). - SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP
Le président du bureau de vote de l'école des Baumettes à Nice "n'en revient pas". Ce dimanche 30 juin, jour du premier tour des élections législatives, il a été agressé par un des assesseurs, selon le maire de la ville Christian Estrosi.
Pourtant, les deux hommes avaient déjà tenu le bureau de vote ensemble, lors des élections européennes, selon la victime. "La journée du 9 juin s’était parfaitement bien passée. Il était calme, fort sympathique", raconte le président du bureau de vote au Parisien.
"Là, ce 30 juin, il est arrivé comme un forcené. Je n’explique pas son comportement."
Dès son arrivée ce matin, un peu avant 8 heures, l'assesseur conteste les modalités du scrutin. "Il critique la composition du bureau de vote, répète qu’on est seulement quatre et que ce n’est pas normal", rapporte le président du bureau. "Sur le coup, je ne comprends pas qu’il soit si agressif et je rétorque que le Code électoral prévoit au moins deux assesseurs. Tout est donc en règle", poursuit-il.
"Il me répond alors qu’il va bloquer les élections"
L'assesseur devient alors de plus en plus agressif et crie, toujours selon le président du bureau de vote. Ce dernier lui intime ensuite de sortir. "Il me répond alors qu’il va bloquer les élections. Les gens attendaient devant le bureau et ne pouvaient pas entrer", témoigne la victime auprès du Parisien.
"J’ai voulu le raccompagner et là, alors qu’il était derrière moi, il m’a donné un coup de poing dans l’oreille. Je ne m’y attendais absolument pas", raconte-il.
Selon lui, des électeurs présents étaient choqués et se sont interposés pour le protéger. C'est alors qu'il explique avoir appuyé sur un bouton d'alerte, afin de prévenir la police, qui est arrivée "cinq minutes plus tard".
Même après l'arrivée des forces de l'ordre, l'homme est "toujours extrêmement agressif, impossible à raisonner". L'agresseur a été interpellé et le parquet a confirmé à l'AFP l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "violences sur personne chargée d'une mission de service public et outrages sur fonctionnaires de police".
De son côté, le président de bureau, "sonné", a repris ses fonctions après avoir déposé plainte. "C’est la première fois que je vis une chose pareille", conclut-il.