Golfe-Juan: l'extension d'une ferme aquacole autorisée par la préfecture des Alpes-Maritimes

Le 13 juillet dernier, la préfecture des Alpes-Maritime a autorisé l’extension de la ferme aquacole en baie de Golfe-Juan. L’arrêté préfectoral, publié ce lundi, autorise la mise en place d’une structure de 24.750 m2 au large de Vallauris au profit de la société Aquafrais, basée à Cannes.

Doubler la production d'ici à 2026

"La concession est délivrée pour une durée de 20 ans" précise l’arrêté. Et elle pourra être renouvelée "selon les conditions précisées au cahier des charges".

Ce projet suscite une forte opposition du côté des pêcheurs et des élus. Ils dénoncent une menace pour l’environnement. Un argument balayé par le promoteur.

Avec l’extension, la société Aquafrais, qui exploite depuis 35 ans une ferme en mer, espère doubler sa production de poissons d’ici à 2026. Actuellement, 570 tonnes de poissons sont produites chaque année, la société espère atteindre les 1200 tonnes d’ici à 2026.

La fronde des élus locaux et pêcheurs

La société prévoit d'investir "plusieurs millions d'euros, ce qui permettra d'augmenter la production de poissons nobles en France, à savoir des daurades royales et des loups (le nom méditerranéen du bar), de créer 20 emplois en plus des 35 existants, dans le respect des normes environnementales", avait expliqué à l'AFP son directeur général Jérôme Hémar.

À Vallauris, plusieurs élus locaux et parlementaires ainsi que des pêcheurs avaient manifesté contre le projet en février 2023. La prud'homie des pêcheurs d'Antibes Golfe-Juan et Cannes avaient lancé une pétition pour dénoncer ce projet de "mégastructure dont les dimensions équivalent à trois stades de football en surface et quinze sur le fond”. Elle a récolté à ce jour 1934 signatures.

"Offre toutes les garanties pour l'environnement"

En octobre 2022, la Mission régionale d'autorité environnementale (MRAE) avait rendu un avis positif sur ce projet qui "offre toutes les garanties pour l'environnement, car il est éloigné des herbiers de posidonie" dont les forêts sous-marines constituent des nurseries pour les poissons”.

Selon l'avis de la MRAE, qu’avait consulté l'AFP, le projet est situé dans un périmètre "propice" à l'aquaculture recensé par le schéma régional de développement de l'aquaculture marine.

Charles de Quillacq avec Charlotte Lesage et AFP