BFM Côte d'Azur
Cote dAzur

Des déchets envoyés depuis Nice jusqu'en Espagne? La ville saisit le procureur de la République

Dans une enquête qui sera publiée ce dimanche, le magazine Capital s'est intéressé à la gestion des emballages et des déchets. Un prestataire de la métropole de Nice est mis en cause, accusé d'avoir acheminé illégalement des déchets en Espagne.

Les déchets de la métropole de Nice sont-ils envoyés illégalement en Espagne? Dans un reportage qui sera diffusé ce dimanche, le magazine Capital, sur M6, a enquêté sur la gestion des déchets de la métropole de Nice Côte d'Azur, mettant en lumière ce qui s'apparenterait à un système d'export illégal des déchets vers l'Espagne. Le reportage met en cause Enso, un prestataire de la métropole chargé du tout-venant.

Des journalistes ont notamment introduit des capteurs GPS dans des sacs poubelle, à plusieurs endroits de la métropole. La benne du tout-venant est acheminée vers Contes, où est basée l'entreprise Enso. Mais, après un arrêt dans plusieurs villes de la région, dont Narbonne et Perpignan, les déchets sont finalement acheminés vers Saragosse, en Espagne.

La métropole demande au prestataire de la "traçabilité"

Devant la polémique, la métropole a indiqué dans un communiqué avoir, "dès la vision des images", "diligenté une enquête de l’Inspection générale des services". La métropole somme également Enso "de lui fournir, d’ici le 3 février, les informations complémentaires sur la traçabilité des déchets qui lui sont confiés". Le préfet des Alpes-Maritimes a par ailleurs été informé de la situation par la collectivité.

"Nous sommes très interrogatifs et très en colère, les images captées par Capital nous déplaisent au plus au point", a réagi Olivier Breuilly, directeur général des services (DGS) de la métropole Nice Côte d’Azur interrogé par Nice-Matin.

En conférence de presse, plus tard dans la journée, le maire de Nice Christian Estrosi a précisé qu'il avait saisi le procureur de la République, le préfet de région et le préfet du département. De leur côté, les conseillers municipaux écologistes ont demandé dans un courrier au préfet d’ouvrir une enquête administrative.

"Responsable mais pas coupable"

Nos confrères ont également sollicité le président d'Enso, Jérôme Kester, qui détaille qu'"un camion a été affrété par Enso pour prendre ces déchets depuis Contes et aller dans un centre de tri à Marseille, exploité par une société espagnole". Selon Jérôme Kester, la société espagnole aurait indiqué être saturé.

"Ils ont préféré l’expédier vers un autre centre de tri de leur société, en Espagne", a assuré le président d'Enso, qui admet être "responsable mais pas coupable". Ce dernier a par ailleurs indiqué ne plus travailler avec la société en question.

Fanny Rocher