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"C'est plus simple pour la police": Christian Estrosi défend l'amende de 500 euros pour port d'arme blanche à Nice

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Depuis le dimanche 12 mai, le port d'arme blanche est puni d'une amende délictuelle de 500 euros à Nice. À la suite de l'annonce de cette expérimention, Christian Estrosi décrit un procédé supplémentaire pour faciliter le travail des autorités.

À Nice, une amende délictuelle de 500 euros est expérimentée pour port d'arme blanche depuis le dimanche 12 mai. Cette législation à l'essai concerne notamment le port de couteau, de matraque, de poing américain, de lacrymogène, de lance-pierres ou de pistolet à impulsion électrique.

Invité de BFMTV ce lundi 13 mai au matin, Christian Estrosi, le maire de Nice, est revenu sur cette expérimentation, voulue par le ministère de la Justice. En France, alors que le porteur d'une arme de catégorie D risquait jusqu'à maintenant de prendre une amende de 15.000 euros et 1 an de prison, cette expérimentation serait-elle du laxisme?

"Les choses ne sont pas allégées. C'est une mesure de plus et pas de moins. Tout ce qui existe est maintenu avec la plus grande fermeté",précise le maire de Nice sur BFMTV.

Une hausse de l'usage de ces armes

L'édile évoque la hausse de l'usage des armes blanches "pour n'importe quelle provocation ou regard qui déplait".

"Dans ma ville, le parquet de Nice a toujours été assez intransigeant et a toujours veillé à ce qu'il y ait des comparutions et condamnations assez fortes, mais les choses se multiplient tellement que c'est plus simple pour la police de faire des contrôles s'il ne s'agit pas d'un délit, mais d'un simple port sur soi, et de mettre une amende immédiate de 500 euros", ajoute Christian Estrosi.

Le maire de Nice précise ainsi que cette mesure est vue comme une alternative aux poursuites possible si la personnes est majeure et n'est pas connue des services de police. Dans le cas contraire, "c'est immédiatement la garde à vue et le tribunal" ou "une prise en charge législative" pour les mineurs.

En vigueur depuis dimanche, cette norme ne s'arrête pas à Nice intra-muros et s'applique au périmètre du parquet: soit de la rive gauche du Var de Nice à Menton et l'arrière-pays.

Lutter contre la hausse des agressions

Pour défendre la mise en place de cette amende, Christian Estrosi justifie l'urgence de lutter contre les agressions à l'arme blanche qui représentent "près de 29% des homicides dans notre pays", ajoutant que "près de 38% se passent sur la voie publique".

Le maire de Nice dénonce notamment un "type d'usage qui se répand de plus en plus", notamment "dans les quartiers où nous voyons le trafic de drogue se développer".

Pour lutter contre la délinquance, Christian Estrosi a remis en place un couvre-feu pour les moins de 13 ans à Nice dès le 2 mai. L'édile a d'ailleurs annoncé à BFMTV son intention d'étendre cette mesure "dans un certain nombre de quartiers à 15, 16 voire 17 ans". Il précise qu'une cartographie relevant le nombre de délits de trafics de drogues ou d'incidents divers permettra d'établir les zones concernées.

Le port de couteau autorisé sous certaines conditions

Interrogé par BFMTV sur les civils qui transportent un couteau dans l'espace public pour des raisons pratiques, Christian Estrosi affirme avoir conscience que des personnes "honnêtes" peuvent en avoir besoin occasionnellement.

"Effectivement, quelqu'un qui fait une randonnée en montagne et qui a un couteau suisse pour pouvoir assurer ce que tous les montagnards font entre son casse-croûte ou resserrer ses fixations n'est pas concerné", prend-t-il en exemple.

L'annonce de cette interdiction pousse à l'interrogation à la suite de la découverte de la vente de couteaux de poche signés Paris 2024 constitués d'une lame en acier et vendus dans divers magasins en France.

Christian Estrosi évoque ici une "contradiction évidente" et affirme n'avoir pas pris connaissance de cette vente. "Si c'est une réalité, je ne peux que demander aux organisateurs de Paris 2024 de prendre toutes les mesures pour se conformer à la loi", ajoute-t-il.

Mélanie Hennebique