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Boulangeries fermées le 1er-Mai: le "ras-le-bol" de ce patron niçois, ouvert malgré l'interdiction

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Frédéric Roy a ouvert sa boulangerie ce jeudi 1er mai, épaulé par ses deux salariés qui souhaitaient également travailler. Il s'expose ainsi à un total de 1.500 d'amende en cas de visite de l'Inspection du travail.

"On travaille comme tous les 1er-Mai depuis 38 ans." À Nice, certains commerces ont ouvert ce jeudi en présence de certains salariés, malgré l'interdiction. C'est le cas notamment de la boulangerie de Frédéric Roy, particulièrement remonté contre une telle réglementation.

"Mes deux salariés souhaitaient venir donc ils sont présents. Je ne vois pas pourquoi on nous empêcherait cette année, il n'y a aucune raison, (l'interdiction) n'est pas justifiée", explique-t-il au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Selon le Code du travail, la fête du Travail est le seul jour férié obligatoirement chômé, sans perte de rémunération, pour tous les salariés. En cas de non respect des règles, un chef d'entreprise risque 750 euros d'amende par salarié et 1.500 euros quand celui-ci est mineur. Plusieurs boulangers et fleuristes ont ainsi été verbalisés l'an passé après des contrôles de l'Inspection générale du travail.

Mais pas de quoi freiner les ardeurs de cet artisan: "La peur n'a jamais évité le danger, j'assume", se défend-il. En général, les employés voient leur salaire multiplié pour ce jour férié.

Les professionnels appellent à la "clémence"

"Dans les Alpes-Maritimes, je pense qu'on est suffisamment intelligent pour ne pas venir emm*rder les artisans boulangers ou fleuristes", veut croire Frédéric Roy, témoignant son "ras-le-bol". "On nous dit en permanence que les gens ne travaillent pas suffisamment", regrette-t-il face à cette situation où l'on "marche sur la tête".

Sur BFMTV, Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie, a "appelé à la clémence" des inspecteurs du travail jeudi

Selon lui, moins de boulangeries sont ouvertes ce 1er-Mai par rapport à l'année écoulée. Une conséquence paradoxale de la médiatisation de ce débat, qui a vu les sénateurs centristes - soutenus par le gouvernement - déposer une proposition de loi pour changer la législation.

Éric Ciotti, député maralpin (Union des droites pour la République) a par ailleurs demandé "au gouvernement de revenir sur cette mesure absurde et anti-économique", mettant en péril les boulangers qui assurent pourtant "un service essentiel du quotidien des Français" selon lui.

Gabriel Joly