Alpes-Maritimes: comment expliquer la multiplication des éboulements?

Les intempéries ont entraîné des mouvements de sols dans de nombreuses communes du département ces dernières semaines, et plus récemment durant le week-end de Pâques.

Cagnes-sur-Mer, Biot, Saint-Dalmas-le-Selvage, Tende, Sainte-Agnès, Saint-Blaise: on ne compte plus les communes maralpines touchées par des éboulements ces derniers jours.

Dimitri Schreiber, géologue, confirme sur BFM Nice Côte d'Azur qu'il ne s'agit pas que d'une impression. Le spécialiste constate "une grosse recrudescence" des mouvements de sols, notamment depuis la fin du mois de février.

Cette multiplication des éboulements est à mettre en corrélation avec les intempéries qui frappent les Alpes-Maritimes depuis plusieurs semaines. Six épisodes méditerranéens ont par exemple été comptabilisés en l'espace de deux mois.

"Situation pluviale exceptionnelle"

"On a un mois de mars un petit peu exceptionnel en termes de pluviométrie", relève Dimitri Schreiber. "En 2023, sur Nice, la station météo n'avait enregistré qu'1 mm de pluie sur tout le mois de mars et on en est aujourd'hui à 240 mm."

À titre de comparaison, il a bien plus plu sur la Cité des Anges qu'à Brest, dans le Finistère (136 mm).

Cette "situation pluviale exceptionnelle" sur une courte période tend "à modifier, à altérer les caractéristiques matérielles des sols". Ces derniers "se mettent en mouvement: soit par liquéfaction, soit par éboulement, soit par glissement de terrain".

Des ouvrages souvent fragiles

D'autant que ces pluies s'accumulent autour de constructions vétustes et donc fragiles, comme des murs de soutènement.

"Quand ces terres sont gorgées d'eau, elles sont plus lourdes et donc, souvent, les murs finissent par se fissurer et s'éboulent", décrit encore le géologue.

L'accumulation d'eau pourrait également, si les épisodes pluvieux se répètent, générer des crues, comme cela a pu être le cas dans d'autres régions de France au cours du week-end de Pâques.

Le 1er avril, deux départements de Provence-Alpes-Côte d'Azur étaient même en vigilance orange: les Alpes-de-Haute-Provence et les Bouches-du-Rhône. Ils ont basculé en jaune ce mardi 2 avril.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions