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57 ans après le crash, des recherches vont être menées en mer sur l'épave de la Caravelle Ajaccio-Nice

Une vedette de la douane ramène des débris de la Caravelle qui s'est abîmée en mer à quelques kilomètres du Cap d'Antibes, le 11 septembre 1968

Une vedette de la douane ramène des débris de la Caravelle qui s'est abîmée en mer à quelques kilomètres du Cap d'Antibes, le 11 septembre 1968 - Paul LOUIS © 2019 AFP

De nouvelles recherches vont être menées dans les prochains mois sur l'épave de la Caravelle Ajaccio-Nice, sinistrée en 1968, avec l'objectif d'éclaircir les circonstances du drame.

L'enquête se poursuit, 57 ans après les faits. Des recherches en mer vont être menées sur l'épave de la Caravelle Ajaccio-Nice qui s'est crashée en 1968, a appris BFM Nice Côte d'Azur auprès de l'avocat des familles de victimes, confirmant une information de Nice Matin.

C'est "une avancée historique", a réagi la défense des familles de victimes auprès du journal niçois.

Ces nouvelles recherches étaient en effet vivement attendues par les familles de victimes qui avaient été reçues en octobre dernier à l'Élysée. L'État avait alors fait plusieurs promesses, se disant prêt à financer une éventuelle opération de repêchage de l'épave afin de comprendre le crash dont l'origine n'est toujours pas déterminée.

L'hypothèse d'un tir de missile explorée

Le 11 septembre 1968, la Caravelle AF 1611, qui avait décollé d’Ajaccio, s’est écrasée au large du cap d’Antibes seulement 3 minutes avant d’atterrir, tuant les 95 personnes à bord.

Une première instruction pour homicide involontaire s'est close en 1973 par un non-lieu, la thèse retenue étant celle d'un incendie dans la cabine toilette. Mais les proches des victimes n’y ont jamais cru. Elles soutiennent plutôt la thèse d’un tir de missile accidentel de l’armée.

L'enquête a été relancée en 2012 pour "soustraction et recel de preuves" et la justice a requis en 2018 une levée du secret-défense, estimant qu'il fallait prendre "très au sérieux" l'hypothèse d'un tir de missile accidentel depuis la base du Levant, près d'Hyères (Var). En réponse, des documents ont été remis à la justice par le ministère des Armées en juillet 2019 et jugés "très insatisfaisants" par les familles de victimes.

En novembre, Damien Martinelli, procureur de la République de Nice, a indiqué que "plusieurs éléments sérieux, notamment des témoignages mais également des éléments matériels, tendent à montrer que des autorités civiles et/ou militaires ont pu chercher à faire obstacle à la détermination des causes et des circonstances réelles du crash de la Caravelle".

Deux scénarios envisagés

"Deux calendriers ont été fixés" selon les moyens déployés, ont indiqué ce vendredi les avocats dans un communiqué cité par Nice-Matin. Dans un premier cas, les recherches pourraient être menées d'ici fin 2025 dans un périmètre de 8km2 pour "localiser les débris de l'épave" et réaliser des photos sous-marines. Une opération dont le coût est estimé pour l'État entre 100.000 et 150.000 euros.

Si cette opération n'aboutit pas, une deuxième est envisagée: d'autres recherches seront menées par la Marine dans une zone plus large avec des moyens techniques "importants" mi-2026.

Céline Moncel, Emilie Roussey