Vinon-sur-Verdon: des commerçants affectés par les travaux de réhabilitation du centre-ville

Les prochains mois vont être difficiles pour des commerçants de Vinon-sur-Verdon. La deuxième phase du projet de réhabilitation du centre-ville a démarré il y a quelques jours avec des conséquences.

Sur l'artère commerçante principale de Vinon-sur-Verdon (Var) les commerçants n'ont pas vraiment le sourire. Les parasols ont été remplacés par des engins de chantier et cela pendant les huit prochains mois en raison du lancement de la deuxième phase du projet de réhabilitation du centre-ville.

Pour les restaurateurs c'est un coup dur. "Avec le beau soleil qu'il y a en ce moment, on se retrouve privé de notre élément essentiel et de ce qui fait venir la clientèle une majorité de l'année", explique Jean-Alain Garnier, responsable de l'établissement Le Mistral.

Avec le démarrage du chantier, il perd 140m2 de terrasse soit 90 couverts. "On espère pouvoir passer le cap jusqu'aux beaux jours, nous on a la chance d'avoir 30 ans d'existence et on peut tenir le choc mais il y a des plus petites structures qui vont avoir du mal à passer le cap. Je pense qu'à la fin des travaux il y en a qui auront mis la clé sous la porte s'il n'y a pas un appui des collectivités concernant les indemnisations", prévient-il.

"C'est assez anxiogène"

Pour préserver une certaine tranquillité pour les clients, les travaux sont stoppés entre midi et 14 heures. Mais à quelques mètres du chantier, Agnès, la co-gérante du Bistrot du cours est anxieuse face à la situation.

"Faute de places, les clients ont du mal à se garer ou ont peur de se faire enlever leur voiture. Le manque de passage dans la rue, le bruit, c'est assez anxiogène", confie-t-elle.

La restauratrice estime avoir perdu 40% de sa clientèle en quelques jours mais reconnaît qu'il y a plusieurs facteurs à cela, dont la crise économique et les travaux. Avec l'épidémie de Covid-19, celle qui est installée depuis six ans n'a pas eu beaucoup le loisir de profiter de l'établissement.

Avec les travaux, une crainte se fait sentir. "Ce qu'on appréhende c'est que les travaux prennent du retard et que la saison démarre plus tard et ça c'est inenvisageable", juge-t-elle.

60% de chiffre d'affaires en moins

Vinon-sur-Verdon peut compter sur sa clientèle locale, mais aussi sur les nombreuses personnes travaillant dans de grandes entreprises des communes voisines qui viennent se restaurer, et les clients de passage. Mais avec le chantier, les restaurants perdent de leur attractivité.

"On est conscient que les gens ont des habitudes chez nous, mais ils vont en prendre d'autres ailleurs, on est à 500 mètres à vol d'oiseau des établissements qui ont encore des terrasses, eux font salle pleine mais nous ont fait 60% de chiffre d'affaires en moins. On ne leur jette pas la pierre parce qu'ils peuvent travailler mais on a besoin d'être épaulé par les collectivités et les clients qui continuent de venir malgré le fait qu'ils préféreraient manger à l'extérieur", explique Jean-Alain.

Il ajoute: "Le fait qu'il y ait des travaux c'est nécessaire et on en est conscient mais on ne veut pas que les travaux nous impactent, on n'y est pour rien, ça nous prive de notre outil de travail".

La partie des travaux "la plus difficile"

La mairie entend les revendications mais assure aussi que ce sont des travaux nécessaires notamment en ce qui concerne les réseaux d'eau. Elle rappelle aussi que ce chantier était prévu de longue date et que l'objectif est de redynamiser les commerces et le centre-ville.

Le maire Claude Cheilan reconnaît aussi que "c'est la partie la plus difficile, on a beaucoup d'habitations et de terrasses".

"On a exonéré la location de l'espace public et on a mis en place une commission d'indemnisation amiable mais l'indemnité elle vient à la fin des travaux [...] on admet qu'il est des nuisances mais on a tous le même combat on veut que les travaux soient achevés cet été" assure l'élu.

Une fois les travaux du cours achevés une dernière phase devra encore être réalisée et concernera les parkings. Une réalisation qui risque encore de pénaliser les commerçants.

Laurie Charrié